Chaque hiver, des concours de taille sont organisés en France. De plus en plus de salariés agricoles et de viticulteurs y assistent. Ils apprécient les rencontres et les échanges avec leurs confrères.
Que ce soit en Gironde, en Savoie ou dans le Maine-et-Loire, pour des rencontres nationales, départementales ou régionales, les salariés agricoles et les viticulteurs sont nombreux à assister aux concours des Sécateurs d'or. Ces manifestations sont organisées par l'Association des salariés de l'agriculture pour la vulgarisation et le progrès agricole (Asavpa), avec l'appui de syndicats et de divers partenaires. Il faut distinguer le concours national des épreuves régionales ou départementales.
Le premier s'intitule Rencontres nationales des Sécateurs d'or. Il se déroule tous les trois à quatre ans dans diverses régions françaises, après une sélection des candidats au niveau régional. Les visiteurs étaient 500 lors de la première édition en 1996, 600 en 1999 et 750 l'année dernière. Par contre, le nombre de concourants stagne autour de 250.
Pour l'Asapva, l'objectif de ce concours est de valoriser le savoir-faire, la technicité et le sens de la responsabilité des tailleurs. La rencontre s'étale sur deux jours et contient deux épreuves. La première consiste à tailler quinze souches selon un mode donné, Cordon de Royat l'année dernière. La seconde est théorique : les participants doivent répondre à une série de questions sur la taille et les risques professionnels. Puis diverses animations et tables rondes sont organisées. De plus, des machinistes exposent leur matériel et la MSA informe sur la sécurité du travail et les maladies professionnelles. Les rencontres se soldent par une remise de trophées et de prix fournis par les sponsors, et... par un dîner !
Des concours régionaux et départementaux sont organisés en Gironde, en Indre-et-Loire, dans le Maine-et-Loire, en Poitou-Charentes, en Rhône-Alpes et en Savoie. Ces manifestations durent une journée, mais sont parfois étalées sur plusieurs dates. Les tailleurs sont une cinquantaine au niveau départemental, et une centaine au niveau régional. Le concours consiste à tailler un nombre de pieds donné, en un temps précis. Souvent, il y a une épreuve écrite. Dès la fin du challenge, divers événements sont organisés (visites de domaines ou de musées, interventions de la MSA, concours de roulage de barriques, etc.).
De nombreux salariés se rendent à ces concours de taille ' car ils se déroulent dans une ambiance conviviale et permettent de rencontrer d'autres viticulteurs ', analyse Franck Coureau, de Saint-Estèphe (Gironde). Ce dernier a participé à son premier concours de taille médocain il y a sept ans, ' à la suite d'une annonce parue dans le journal '. Cette manifestation lui a plu et, depuis, il lui reste fidèle. D'autres salariés viticoles insistent sur le côté enrichissant de l'événement : cela permet de découvrir diverses tailles, d'autres régions et de nouvelles personnes. Franck Nemetz, salarié à Léoville Las Cases, deux fois vainqueur des Sécateurs d'or du Médoc, est attaché au côté humain de la manifestation : ' Lors de ces concours, nous rencontrons des collègues. Cela nous permet d'échanger des idées, de nouvelles techniques, de faire le point sur nos méthodes de taille et de travail de la vigne. '
De plus, ' grâce à ces concours, on se mesure aux autres ', souligne Franck Nemetz. Chacun peut suivre sa progression dans le classement d'une année sur l'autre. ' Participer aux Sécateurs d'or procure une bonne notoriété, une revalorisation et une reconnaissance de notre travail ', renchérit Arthur Mouturo, salarié chez Mouton Rothschild.
Pour ces salariés agricoles, remporter le trophée est vraiment important. Les lots à gagner sont parfois très intéressants, comme le chèque de 760 euros qui est remis au vainqueur du concours national. Mais surtout, dans certaines régions, un bon classement a des répercussions au niveau du salaire !
Avant de partir, il y a une préparation. ' Je prends connaissance du mode de taille du château afin d'être bien informé ', précise Franck Coureau. Les participants arrangent leur matériel (sécateurs mécaniques). Certains, comme Pierre-Eric Dessevre, viticulteur en Maine-et-Loire et vainqueur des Sécateurs d'or en 1996, achètent même une nouvelle lame avant chaque concours, ' afin de faire une plaie de taille nette '. Ainsi, le matin du concours, il ne reste plus qu'à observer l'état des pieds et leur âge dès que la parcelle est désignée. Chacun est alors prêt à commencer le concours.