Depuis dix ans, les deux quads du Gaec Biotteau servent à tout : au désherbage, au remplacement des piquets et des manquants, au prélèvement d'échantillons, à la récolte...
'La première fois où nous avons essayé un quad, il y a dix ans, c'était un loisir. Maintenant, nous ne pouvons plus nous en passer ', annonce Christian Biotteau, du Gaec Biotteau frères. Il y a deux quads sur l'exploitation : un Polaris Magnum 500 cm³ et un Suzuki LT 500 cm³, de 45 ch, pesant entre 200 et 300 kg. Ces matériels sont utilisés en complément du tracteur, selon les conditions climatiques et les travaux à réaliser. Leur vitesse (jusqu'à 45 km/h sur route) permet d'être rapidement sur place.
Les travaux effectués avec ces deux véhicules sont nombreux et variés. Lors de l'établissement du vignoble, ils servent à déposer les piquets à leur place ainsi qu'à amener les plants. Avant, cette première opération se faisait à pied. De même, les vignes étant enherbées, les quads sont utilisés durant environ trois semaines pour désherber le cavaillon. Ils font trois rangs à la fois. ' Le quad est plus léger qu'un tracteur. Du coup, il ne tasse pas les sols et n'abîme pas les tournières ', déclare Christian Biotteau. Il y a quelque temps, l'herbe de l'interrang était tondue avec les quads. A présent, elle l'est avec le tracteur, pour des raisons ' de fragilité des broyeurs pour quads ', analyse un salarié.
L'engrais est épandu avec ces deux matériels. Cette opération prend environ une semaine. Les quads servent également pour l'entretien du vignoble : tous les ans, durant une semaine, les ouvriers parcourent les 184 ha de l'exploitation rang par rang, pour vérifier l'état des piquets et les changer, pour remplacer les manquants et dérouler le fil de fer. ' Les quads font gagner du temps et limitent la fatigue , analyse Christian Biotteau. Avant, quand nous demandions d'aller vérifier, à pied, l'état des piquets et de les changer, personne ne voulait le faire. A présent, les volontaires ne manquent pas ! '
Ces véhicules sont utiles pour surveiller le vignoble, faire un tour avec les techniciens de la chambre d'agriculture, ou effectuer des contrôles de maturité. Ces derniers sont réalisés tous les huit jours. ' A pied, chaque contrôle prenait deux jours et demi, contre à peine une journée maintenant ', constate un employé.
Mais l'opération la plus importante réalisée en quad est la récolte, qui s'étend généralement sur cinq semaines. Les engins remplacent les porteurs de hotte. Equipés d'une benne dont les bords sont à hauteur d'homme, les quads passent entre les rangs, et les vendangeurs vident leurs paniers dedans. Chaque benne peut contenir 80 seaux, soit 14 hottes ! Là encore, gain de temps et de fatigue sont au rendez-vous. Si bien que le Gaec loue six autres quads durant les vendanges. Les bennes sont ensuite vidées dans un tombereau grâce à un système de basculement, commandé par des vérins hydrauliques. Les matériels n'étant pas équipés de prises d'huile, une centrale est rajoutée sur chaque benne. Pour l'élaboration du crémant-de-loire, les quads servent à ramasser les cagettes, aisément déchargées, car elles sont disposées sur une remorque à hauteur d'homme.
Le quad permet donc d'économiser du temps et de la fatigue. Mais il fonctionne à l'essence, donc il est plus cher en carburant qu'un tracteur. En outre, il consomme davantage : 10 et 15 l, soit l'équivalent d'un plein, suivant le travail effectué !Mais pour Christian Biotteau, le quad est économique, car ' il permet d'employer moins de personnel ' .
Au niveau de l'entretien, le quad n'est pas onéreux : deux à trois vidanges par an et un filtre toutes les deux vidanges. Avant les vendanges, une révision totale est effectuée. Mais Christian Biotteau n'a jamais eu de problème majeur en dix ans.
Au niveau de la conduite, ' le braquage est un peu dur, mais le quad est maniable , souligne un ouvrier. La stabilité du véhicule est bonne, même en situation de coteaux ou de pentes, car son centre de gravité est bas. Par contre, sur route et avec un outil attelé derrière, il faut faire attention à ne pas aller trop vite, car les freins ne sont pas assez puissants. Enfin, l'accélérateur s'enclenche avec le pouce, ce qui provoque une fatigue à la fin de la journée ' .
CHRISTIAN BIOTTEAU, viticulteur du Gaec Biotteau frères, au château d'Avrillé, à St-Jean-des-Mauvrets (Maine-et-Loire)
1938, date de création de l'exploitation familiale.
1984, date d'installation de Christian.
184 ha répartis sur six appellations.
27 salariés à l'année.
800 000 cols par an.
60 % en vente directe.