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archiveXML - 2004

Seize idées pour sortir de la crise

La vigne - n°154 - mai 2004 - page 0

L'interprofession veut réguler l'offre, relancer les ventes et améliorer la qualité. En revanche, elle ne fait aucune proposition d'aide aux entreprises.

Lors des assises du vin de Bordeaux, le 9 avril, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a retenu seize grandes orientations. Six mesures visent à faire face à la conjoncture : mise en réserve qualitative permanente pour les groupes Bordeaux, Côtes et Médoc, et report, au 1 er septembre, de la date de commercialisation de toutes les appellations, hormis Bordeaux. Cela forcera les opérateurs à choisir rapidement leur camp, car ils ne prendront pas le risque de revendiquer, en appellation supérieure, un lot qu'ils savent du niveau d'un bordeaux. L'interprofession propose aussi le passage temporaire de la 3 e à la 4e feuille, une restructuration qualitative du vignoble, et l'utilisation des moûts concentrés rectifiés pour l'enrichissement, ceci pour encourager les jurys à être plus sévères lors de l'agrément. ' Un vin d'AOC chaptalisé qui n'obtient pas l'agrément, ne peut pas être déclassé en vin de table , rappelle Roland Feredj, directeur du CIVB. Or, avec un enrichissement par moûts, c'est possible. On agréera alors peut-être moins de vins . ' Enfin, un suivi économique des appellations sera mis en place au CIVB. Des économistes de l'Inra travaillent sur la définition d'un modèle d'anticipation des mouvements du marché pour mieux réguler l'offre.

La deuxième série de mesures concerne la relance de l'activité commerciale. Le CIVB propose de faire appliquer l'accord selon lequel le mot Bordeaux doit figurer sur toutes les étiquettes. Il veut aider au développement des pratiques nouvelles (Bib, capsules à vis, etc.), en communiquant.
Des mesures pour garantir la qualité du vin sont également envisagées. Il s'agit de l'agrément des exploitations viticoles et du négoce, et de l'agrément des produits finis à la propriété et au négoce. Dans la même lignée, l'interprofession envisage la mise en place d'un cahier des charges du château, afin de connaître l'origine des vins. Elle propose également une entrée en vigueur progressive de l'obligation de la mise en bouteilles dans la région de production, et souhaite une décentralisation de la filière. Le communiqué publié après les assises évoquait encore ' une adaptation aux pratiques oenologiques internationales '. Mais début mai, cette idée semblait ne plus avoir cours. Malheureusement, toutes ces mesures semblent assez déconnectées de la vie économique des exploitations, puisque aucune proposition n'aide concrètement les viticulteurs à sortir de la crise...

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