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La bonne vanne est pneumatique

La vigne - n°156 - juillet 2004 - page 0

Faciles à installer, fiables, robustes et insensibles à l'entartrage, les vannes pneumatiques apparaissent comme les mieux adaptées aux installations de thermorégulation. Ces qualités compensent leur coût plus élevé à l'achat.

Trois types de vannes peuvent être utilisés sur les installations de thermorégulation : les électrovannes, les vannes pneumatiques et celles qui sont motorisées.
Le principe de fonctionnement des électrovannes repose sur la circulation d'un courant électrique dans une bobine renfermant un noyau ferrique mobile. Lorsqu'on fait passer le courant, on induit un champ magnétique qui déplace ce noyau. Ce dernier agit sur une membrane dont on provoque ainsi l'ouverture ou la fermeture. Un clapet antiretour doit être impérativement installé avec ce type de matériel qui ne supporte absolument pas les contre-pressions.
Les vannes pneumatiques supposent que la cave soit équipée d'une réserve d'air comprimé, ce qui est le plus souvent le cas. Le modèle couramment employé est constitué d'un clapet relié à un piston qui se déplace sous la pression de l'air. L'électrodistributeur qui libère l'air sous pression, afin qu'il s'engouffre dans le piston, est totalement indépendant de la vanne. Dans une installation de thermorégulation, tous ces pilotes sont le plus souvent regroupés à distance dans une armoire située hors de la zone humide.

Les électrovannes sont très sensibles aux impuretés présentes dans l'eau du circuit de refroidissement. C'est leur principal inconvénient. Leurs membranes sont percées d'un orifice qui, dès lors qu'il est bouché, bloque leur fonctionnement. Pour éviter ces soucis, il faut impérativement installer un filtre en amont. Ceci ne dispense pas pour autant les utilisateurs d'un démontage régulier des électrovannes pour les nettoyer et contrôler l'état des membranes.
Entièrement métalliques, les vannes pneumatiques ne présentent pas cet inconvénient. Un préfiltre est parfois monté par précaution, afin d'éviter une altération du siège du clapet dûe à la présence de limaille dans le circuit de fluide de refroidissement. Gérald Forquès, responsable technico-commercial du fabricant Asco Joucomatic, en Aquitaine, explique que ' ces vannes ne posent aucun problème avec les eaux chargées en calcaire. Comme les installations de thermorégulation ne fonctionnent, en général, que trois à six semaines par an, il se produit souvent un dépôt au cours de la période d'inactivité. Au moment de la remise en service, celui-ci ne résiste pas à la poussée du piston qui exerce, à vide, une pression de 16 bars '.
La société Lamouroux, concepteur et installateur de systèmes de thermorégulation, ne pose pratiquement plus que des vannes pneumatiques. La société Boccard adopte la même attitude. Son responsable vinicole, Sylvain Marcorelles, estime que les électrovannes sont notoirement inadaptées. ' Avec ce matériel, le fluide devrait être totalement exempt de calcaire et de limaille, ce qui n'est jamais le cas. De plus, au cours de la longue période d'inactivité des installations, les membranes sèchent et deviennent poreuses, ce qui peut conduire, lors du redémarrage de l'installation, à la destruction des bobines. '

Luc Moulinard, responsable du service recherche-développement de la société Lamouroux, insiste sur un autre paramètre. ' Grâce à leur débit important, elles permettent d'obtenir un meilleur rendement au niveau des échangeurs, serpentins ou cuve ceinturée. Il existe, bien sûr, de très grosses électrovannes d'un débit équivalent mais, outre leur sensibilité à l'entartrage, elles sont beaucoup plus gourmandes en énergie. ' Il faut, en effet, 6,5 W pour faire fonctionner une électrovanne classique, alors qu'un électrodistributeur de vanne pneumatique peut en faire fonctionner deux et ne consomme que 1 W.
La mise en place des vannes pneumatiques s'avère également moins compliquée. ' Il est beaucoup plus facile de tirer des tuyaux d'air comprimé et de les relier avec des raccords rapides que de faire appel à un électricien pour effectuer un câblage ', constate Xavier Dumartin, technico-commercial en charge des installations.
Responsable de la technologie des chais à la chambre d'agriculture de la Gironde, Jean-Michel Maron a effectué le suivi de nombreuses installations de thermorégulation équipées de vannes pneumatiques. Les rares incidents qu'il a notés ont eu pour origine une alimentation en air irrégulière, due au fonctionnement simultané d'autres matériels. Cet inconvénient est facile à prévenir. ' La demande en air comprimé des vannes étant faible, nous préconisons d'installer un compresseur indépendant pour les alimenter. ' Les vannes pneumatiques se révèlent aussi plus performantes que les motorisées. Ces dernières sont à boisseau sphérique. Un moteur électrique les ouvre et les ferme. Dans les ambiances humides ou chargées de vapeurs de soufre, elles posent des soucis de fiabilité : les moteurs électriques tombent en panne. Gérald Forquès évoque également d'autres inconvénients qui, selon lui, rendent ces vannes peu sûres pour la thermorégulation. ' Lorsqu'elles sont en position ouverte, il n'existe pas de possibilité de fermeture en cas de coupure électrique. Les vannes pneumatiques, au repos, sont en position fermée et on peut éventuellement leur adjoindre un dispositif de commande manuelle. Enfin, on ne sait pas toujours si une vanne motorisée est ouverte ou fermée, voire arrêtée dans une position intermédiaire. '

A caractéristiques équivalentes, une vanne pneumatique à clapet et piston coûte environ 18 % plus cher qu'une électrovanne, une différence qui correspond au prix de l'électrodistributeur. En revanche, elle ne nécessite pas le montage d'un clapet antiretour, ni surtout de main-d'oeuvre pour son entretien. L'investissement de départ, sensiblement plus élevé, sera compensé par les économies réalisées par la suite, d'autant que ses performances ne semblent pas s'altérer dans le temps.
' Nous avons installé les premières vannes pneumatiques il y a une dizaine d'années. C'est sans aucun doute la technique la plus fiable car, nous n'avons rencontré aucun problème sur ces installations ', affirme Gérald Forquès.
Pour Jean-Michel Maron, ' c'est incontestablement le meilleur choix technico-économique '.

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