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Accueil au caveau : des chartes relèvent le niveau

La vigne - n°156 - juillet 2004 - page 0

Plusieurs organisations professionnelles ont rédigé des chartes de l'accueil au caveau. Elles fixent la liste des services qu'il faut offrir pour bien recevoir les clients de passage. Les vignerons qui la respectent sont aidés dans leur communication ou financièrement.

Dans son rapport sur ' L'avenir de la viticulture française ', voici deux ans, le sénateur Gérard César préconisait de dynamiser le tourisme lié au vin. Pour ce faire, il estimait nécessaire d'offrir un accueil de qualité : propreté des lieux, horaires d'ouverture garantis et fourniture de documentation. Il appelait de ses voeux la généralisation de chartes d'accueil, par lesquelles les viticulteurs s'engagent à respecter un cahier des charges pour répondre aux attentes des clients de passage. En deux ans, la profession a mûri le sujet. ' Aujourd'hui, le tourisme viticole, c'est un peu la tarte à la crème, relève un professionnel. Toutes les régions s'y sont mises... '

Inter-Rhône vient d'organiser sa charte autour de trois échelons. ' Sur le modèle de la restauration et de l'hôtellerie, le nombre de feuilles décernées à un caveau caractérise sa qualité d'accueil et son niveau de service ', explique Jessica Debiève, en charge du dossier à l'interprofession. Pour obtenir une feuille signifiant un ' accueil de qualité ', il faut déjà respecter dix-neuf prescriptions. Certaines sont relatives aux aménagements : il faut un parking situé à moins de 200 m, des sanitaires accessibles... D'autres exigences relèvent de la dégustation : il faut des verres Inao, des crachoirs... Sans oublier les règles liées à la vente : des fiches techniques sur les vins... Pour la deuxième feuille, ' l'accueil de service ', des règles plus strictes s'imposent : être ouvert cinq jours sur sept toute l'année, accepter le paiement par carte bancaire... Quant à ' l'accueil d'excellence ', il suppose, en plus, de parler au moins l'anglais, d'être accessible aux personnes handicapées... Le contrôle des caveaux s'effectue par un cabinet extérieur. Cette organisation, retenue dans les Côtes du Rhône, s'inscrit dans une démarche plus globale de développement du ' Tourisme de terroir ', initiée par le syndicat des Corbières, et repris au niveau national par une fédération.

En Alsace, la toute récente charte des Vignerons indépendants s'articule autour d'une vingtaine d'obligations et d'une dizaine de recommandations. L'adhérent s'engage, par exemple, à fleurir ses abords extérieurs, à présenter son activité annuelle et une carte du vignoble, à prévoir l'accueil des enfants... Il lui est également conseillé d'animer son caveau avec des expositions temporaires, d'utiliser des verres de type Inao, de s'informer sur l'histoire régionale. La charte des Vif d'Alsace se caractérise par la nécessité de participer à des formations, notamment la dégustation et les langues étrangères. ' Régulièrement, des journées sont organisées avec les adhérents autour d'un thème. Au mois de février, nous avons abordé la méthodologie pour réaliser un press-book, afin de présenter l'exploitation. La prochaine journée devrait être consacrée aux commentaires sur le vin... ', explique Stéphanie Courtault, du Syndicat des Vignerons indépendants, le Synvira.

Lorsque les vignerons s'engagent à respecter un cahier des charges d'accueil, ils sont surtout motivés par l'assurance d'une communication sur leur domaine. Ils sont présentés dans des guides ou brochures diffusés par les offices du tourisme de la région. Ils ont le droit d'arborer, à l'entrée de l'exploitation, un signe distinctif indiquant qu'ils respectent un contrat. Certains vignobles sont parvenus à négocier avec les collectivités locales des aides en cas d'investissement pour améliorer l'accueil. Ce soutien public est toujours lié au bon respect de la charte en vigueur dans la région. C'est par exemple le cas en Anjou. Les dossiers de demande de subventions sont traités au préalable par Interloire. Les projets retenus sont transmis au conseil général du Maine-et-Loire. Ce dernier accorde un soutien qui représente au maximum le tiers des travaux réalisés et qui est plafonné à 4 500 euros. ' Lorsque le vigneron bénéficie de cette aide, il s'engage à respecter la charte d'accueil pendant au moins dix ans ', précise Christian Vital de l'interprofession.
L'organisation mise en place par les caves coopératives du Gard est similaire. La fédération a obtenu du conseil général et de la région un soutien jusqu'à hauteur de 16 500 euros, en fonction des projets d'aménagement. D'autres régions, notamment dans le Sud-Ouest, travaillent sur le sujet...





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