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Capsules à vis, un investissement important

La vigne - n°158 - octobre 2004 - page 0

Le principal fournisseur de capsules à vis du marché ne prend pas de commande en dessous de 20 000 unités. Les tireuses sont hors de prix pour les petites propriétés. En revanche, la mise à façon ne coûte pas plus cher qu'un bouchage traditionnel.

Sur vins blanc, rouge ou rosé, le traditionnel couple bouchon de liège-capsule de surbouchage fait une place grandissante à la capsule à vis. Adoptée depuis une quinzaine d'années en Suisse, puis dans les pays du Nouveau Monde, elle prend un essor sur le marché français depuis peu. ' Pour un petit propriétaire, c'est coûteux de se lancer dans la capsule à vis ', regrette une viticultrice. ' Le prix des capsules est nettement dégressif avec le volume des commandes ', tempère Caroline Lenglin, responsable marketing chez Pechiney, l'un des deux fournisseurs en France.

La société propose deux produits : la Stelvin classique, la plus vendue, et la Stelvin +, haut de gamme, avec une technique d'impression meilleure. Entre une commande de 56 000 capsules Stelvin, volume minimum, et une commande du double, le tarif baisse de 15 %. Pour plus de 300 000 capsules, c'est moins 25 %. Pour les Stelvin +, la commande minimale est de 20 000 unités.
En fait, le prix ne varie pas uniquement selon les quantités commandées. La dimension de la capsule, le type de joint, l'impression de la jupe, la gravure d'un relief encré sur la tête... bref, la finition souhaitée entre en compte.
Pour une petite série, le prix peut être prohibitif. ' Attention, prévient Caroline Lenglin, il faut savoir si l'on compare la capsule à vis à un bouchon bas de gamme et une capsule PVC, ou à un bouchon de grande qualité et une surcapsule en étain. '
A cela, il faut ajouter le coût de la mise à façon. Les prestataires ne sont pas légion. Thierry Bergeon est le seul à rayonner sur le Bordelais. Après des mois d'essais chez les clients, le volume des commandes a enfin grossi et il vient de s'équiper d'un camion de mise, spécialisé en bouteilles à capsule à vis, doté d'une capacité journalière de 40 000 cols. Prêt à sillonner la France, ses premières commandes sont pour le beaujolais nouveau. ' Les prix de la bouteille et de la prestation sont équivalents pour une mise avec capsule à vis et pour une mise classique, avec un bouchon en liège. En revanche, le prix de la capsule à vis est inférieur à ceux cumulés d'un bouchon et du surbouchage ', estime-t-il.
Deux constructeurs de tireuses se partagent actuellement le marché français : Zalkin et Bertolaso. Ils ont mis au point des sertisseuses capables de capsuler les bouteilles en évitant l'oxydation du vin, grâce à une mise sous gaz inerte. ' Nous avons équipé notre plus gros groupe de tirage (8 000 à 9 000 cols/h), d'une sertisseuse construite par Bertolaso, pour les tourelles, et Zalkin, pour les têtes ', détaille Jérôme Seguin, PDG du négoce Dupeloux, à Courthézon (Vaucluse). L'investissement aura coûté 76 000 euros. ' Nous ne passons que des 75 cl, car il faudrait d'autres têtes de sertissage pour les 37,5 cl et, avant d'investir encore, il faut être sûr du marché. '

Seuls les gros metteurs en bouteilles, négociants ou domaines de grande taille, peuvent se permettre d'acheter une sertisseuse. Les châteaux Couhins-Lurton, La Louvière et Bonnet, propriété d'André Lurton, à Grézillac (Gironde), sont récemment passés à la capsule à vis pour leurs marchés nordiques, suisse, anglais et canadien. Ils ont fait leur première mise en juin dernier avec une machine d'une capacité de 6 000 cols/h, qui leur a coûté près de 60 000 euros.
' On espère développer davantage la capsule. Les verriers augmentent leur choix de bouteilles équipées en bague BVS (bague vin suisse ou bague vis Stelvin) et avec la nouvelle capsule Stelvin + de Pechiney, le rendu esthétique est satisfaisant, proche des capsules de surbouchage en étain ', se réjouit Michel Gaillard, directeur technique des domaines Lurton.

Pour ses trois vins blancs, Michel Gaillard utilise des capsules haut de gamme au tarif de 90 euros les mille unités, dotées d'un joint totalement hermétique (appelé saran film étain ou joint tinfoil). Il existe une autre sorte de joint, le saranex, plus perméable à l'oxygène et moins cher, le plus vendu sur le marché français, notamment pour les rouges. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et la France ont tendance à choisir le joint hermétique pour les blancs. ' Nous ne donnons pas de préconisation sur ce point ', précise Caroline Lenglin.
Le marché, naissant depuis deux ans, est en plein essor. 50 millions de bouteilles françaises ont été bouchées avec une capsule de Péchiney en 2003, contre 10 M en 2002. Rémy Kaps (Eure) annonce 10 M de capsules à vis en 2004 pour une cinquantaine de clients dans la filière viticole. Cette entreprise en a vendu 3 M en 2003. Bien que prisée par les grosses unités de production de bouteilles, la capsule reste, pour l'instant, l'apanage des vins de propriété.


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