Le 9 mars dernier, le ministère de l'Agriculture s'est opposé à l'adoption du décret sur l'irrigation dans les vignes d'AOC.
En novembre dernier, le Comité national de l'Inao adoptait, disait-il, un décret sur l'irrigation. Son texte vise à contrôler cette pratique de très près. Il l'autorise uniquement pour les appellations qui la prévoient dans leur propre décret. Ces appellations doivent aussi déposer une demande annuelle argumentée auprès de l'Inao.
Une fois l'autorisation accordée, chaque producteur doit déclarer les parcelles qu'il irrigue. Toute cette mécanique a un but : contrôler le rendement de ces parcelles. Le Comité national de l'Inao a décidé qu'elles ne bénéficieront pas du plafond limite de classement (PLC). Les apports d'eau doivent servir à lutter contre le stress hydrique, et non pas à augmenter les rendements.
Le comité du 9 mars devait mettre la dernière main à ce texte. Mais le ministère de l'Agriculture ' a émis des doutes sur les capacités de contrôle de l'Inao '. Il a estimé que l'institut n'était pas en mesure de vérifier si l'on déclare bien le seul rendement de base pour les parcelles irriguées. Face à ces doutes, le comité n'a pu que réaffirmer sa volonté de voir l'Etat promulguer son texte. Il réexaminera certainement la question lors de sa prochaine réunion, le 9 juin.
Le comité national a essuyé un second refus de la part de l'administration. Elle s'est opposée à son décret national sur la protection de l'environnement. Il devait interdire le désherbage en plein et imposer l'enherbement des tournières dans toutes les appellations. Ces mesures devront vraisemblablement être intégrées dans chacun des décrets d'AOC. Pour le ministère de l'Agriculture, l'Inao n'a pas à mener une politique agricole générale, même pas pour la bonne cause.