Saint-Emilion plombé par les grèves au Canada

L'année 2004 a été atypique pour les exportations de vins de Saint-Emilion au Canada. Cette appellation a subi un recul des ventes de 10 % en volume et de 22 % en valeur par rapport à 2003. Elle a fait les frais de la grève du personnel de la Société des alcools du Québec (SAQ), chargée de l'importation et de la distribution des alcools dans cette partie du pays. Le mouvement, qui a duré trois longs mois, a perturbé la distribution des vins dans les points de vente. Cet événement mis à part, ' les exportations de l'AOC au Canada affichent une stabilité depuis quelques années ', observe Alain Naulet, président délégué de l'Union des syndicats de Saint-Emilion-Pomerol-Fronsac.'
La sélection et la distribution d'alcool sont verrouillées par des monopoles d'Etat, comme la SAQ et le LCBO (Liquor Control Board of Ontario). L'assortiment permanent de ce dernier fait la part belle aux vins canadiens. Côté SAQ, un moratoire empêchait, jusqu'à présent, le référencement de toute nouveauté. Il a été levé l'an dernier. Mais le premier appel d'offre pour les vins de Saint-Emilion n'interviendra qu'au mois d'avril 2005.
Dans ce contexte, l'appellation a organisé, en novembre dernier, un voyage à Montréal et à Toronto avec ses voisins de Pomerol et de Fronsac. Objectif : promouvoir la gamme de vins auprès des professionnels (importateurs, restaurateurs, presse). ' C'est un marché qui nécessite une présence sur le terrain et de la persévérance, insiste Alain Naulet. Le Québec, par exemple, reste fidèle aux vins français. Mais nos vins ont perdu en surface de présentation au bénéfice de leurs homologues italiens. Ces derniers sont davantage mis en avant et, de ce fait, se vendent plus facilement. Nous devons montrer que nous sommes également prêts à faire des promotions. '