Le touriste raisonne en terme de destination. Les efforts d'accueil d'une cave ne peuvent prendre de sens que s'ils s'inscrivent dans une politique plus générale de développement
Lorsque l'on veut exploiter le filon touristique, on ne peut pas jouer ' perso '. Il faut s'inscrire dans une logique de destination. Cette règle d'or est de mieux en mieux assimilée par le monde viticole. La création d'une route des vins constitue le premier signe d'une démarche collective. L'une des dernières à avoir vu le jour est celle de l'Entre-deux-Mers, inaugurée début avril. Celle de l'Anjou se met en place. ' En Touraine, nous passons à la vitesse supérieure avec le recensement et la certification des caves ', explique Jean-Pierre Gouvazé d'InterLoire. Après avoir quantifié le nombre de domaines ouverts aux visiteurs, les régions visent l'amélioration qualitative de l'accueil.
Ce cap implique la rédaction de chartes, récapitulatifs des engagements pris par les vignerons, à l'égard de leurs visiteurs. En vallée du Rhône, l'interprofession a instauré, depuis 2004, une hiérarchie des niveaux d'accueil. Le détail des cahiers des charges est consultable sur le site www.vins-rhone.com .
La touche finale pour instaurer une vraie politique touristique consiste à faire collaborer les spécialistes du tourisme et les professionnels du vin. Pour que ces deux mondes coopèrent, encore faut-il qu'ils aient de bonnes courroies de transmission. C'est le cas de Tourisme de terroirs en pays Cathares, né en 2002. Cet organisme regroupe l'association créée en Corbières pour promouvoir le tourisme viticole, le Syndicat du cru Minervois et l'agence de voyage des Gîtes de France de l'Aude. Il fonctionne comme une centrale de réservation. Les deux salariés qui y travaillent sont chargés de faire la promotion des différents circuits de découvertes oenotouristiques de la région, qui ont reçu le label de l'association. ' Outre un service de conseil aux vacanciers, nous prospectons de nouveaux clients en participant à une dizaine de salons du tourisme, en France et à l'étranger ', ajoute Vincent Genis, basé à Carcassonne, titulaire d'un BTS tourisme. Au cours de la campagne 2003-2004, pas moins de 172 ventes de séjours ou activités viticoles ont été réalisées.
La synergie entre le monde viticole et celui du tourisme prend une autre forme à Bordeaux. ' Nous allons créer un pôle d'accueil spécifique pour répondre à la demande des visiteurs souhaitant découvrir le vignoble ', annonce Maïté Lavignac, adjointe de direction à l'Office du tourisme.
Concrètement, courant mai, dans le hall d'accueil de cet organisme situé au 12 cours du XXX Juillet, les oenotouristes trouveront un comptoir à leur attention. ' C'est ici que seront regroupées toute la documentation et l'information sur le vignoble. Nous sommes en train de recruter une personne pour ce poste. Nous voulons quelqu'un qui connaisse bien le milieu du vin. Qui sache, par exemple, expliquer ce qu'est une AOC... ', poursuit la responsable. Par ailleurs, la Maison du vin de Bordeaux, située juste en face de l'Office du tourisme, au 1 cours du XXX Juillet, va ouvrir un bar à vins. ' Le public pourra y déguster un éventail des appellations de la région ', explique Valérie Descudet, de l'interprofession. Son inauguration est prévue à la mi-juin, à Vinexpo.