ImprimerL'Adar de Castillon a testé trois releveuses mécaniques. Elle a trouvé celle de Pellenc rapide, celle de Tordable lourde, et celle d'Ero simple de fonctionnement. Toutes ont des organes en mouvement mal protégés, ce qui est dangereux.
L'Adar (Association de développement agricole et rural) de Castillon, Pujols et Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) a réalisé une démonstration avec trois releveuses-palisseuses, le 22 juin 2004, à Saint-Pey-de-Castets (Gironde).
Les releveuses d'Ero, Pellenc et Tordable étaient utilisées sur une parcelle de merlot noir, avec un interrang de 3 m et 1 m entre les ceps. La parcelle était plane, de vigueur normale et maîtrisée. Les modèles Ero (version hydraulique) et Tordable étaient montés entre roues sur un tracteur interligne (montage latéral), la Pellenc était sur une machine à vendanger de la marque.
Gilles L'Evêque, conseiller à la chambre d'agriculture de la Gironde, et Pierre Candelier, conseiller technique à la cave coopérative de Saint-Pey-de-Castets, ont trouvé la machine d'Ero légère, simple de fonctionnement et de conception. En outre, la qualité du levage a été bonne. L'Adar a néanmoins constaté qu'un réglage minutieux de la vitesse de rotation de la vis est nécessaire, via un potentiomètre, pour qu'elle s'équilibre avec la vitesse d'avancement du tracteur.
La releveuse Pellenc est la plus rapide. Lors de l'essai, le chauffeur avançait à 4 km/h, contre 2,5 km avec les autres machines. Sa qualité de relevage est satisfaisante, mais lorsqu'elle est mal réglée, la machine casse des fils et des sarments ou, au contraire, provoque des entassements, en particulier quand la végétation est dense.
La Palisso de Tordable a l'avantage d'être polyvalente, avec l'ajout du kit ficelle : l'utilisateur peut, par exemple, réaliser un premier passage avec les fils de levage, et le second avec des ficelles. Sa qualité de levage est bonne. En revanche, ce matériel est lourd, ce qui augmente le risque de retournement du tracteur. ' Comme la releveuse se situe sur l'un des côtés du tracteur, il faut mettre des masses de l'autre. Autrement, il y a de gros risques de pencher dans les pentes ', témoigne Gilles L'Evêque. Pour une bonne efficacité, les machines Ero et Tordable doivent être passées à 2,5 km/h maximum. Les trois releveuses ont deux points communs : elles peuvent effectuer deux relevages, mais la protection des organes en mouvement est mauvaise. Les vis (Ero et Tordable) et les ameneurs (Pellenc) constituent un danger pour les utilisateurs.
Gilles L'Evêque conseille un relevage mécanique dans des vignes larges, car cette technique y est financièrement intéressante. Il s'explique : ' En manuel, les viticulteurs réalisent souvent deux relevages car, en un seul, c'est trop lourd. Le premier nécessite 7 h 30/ha (vignes à 3 m), et le second 15 h/ha, soit un total de 22 h 30/ha ! En mécanique, dans les vignes à 3 m, il est possible de faire un seul passage, car la machine peut tout remonter d'un coup. Le passage en mécanique revient donc moins cher. Mais dans des vignes plus étroites, le développement de la végétation gêne le passage du tracteur. Il faut donc y réaliser deux relevages, en mécanique ou en manuel. Par conséquent, la mécanisation de l'opération est moins intéressante . '
