Vinexpo fut un moment de répit. On s'attendait au pire. Mais non, les acheteurs étrangers sont venus nombreux. La baisse des prix y est pour beaucoup. Par l'odeur alléchés, ils ont découvert mieux que des tarifs corrigés : un nouvel état d'esprit français fait de créativité, d'audace, d'écoute du marché et de volonté de séduire les consommateurs. C'est tout juste si l'on parlait encore ' d'expression du terroir ', cette notion confuse et insaisissable pour les marchés de masse, sur lesquels on recule si dangereusement. A coup sûr, ces changements vont porter leurs fruits. Mais il faut consentir beaucoup de sacrifices, s'armer de patience et de ténacité pour les recueillir. A peine le salon fermait-il ses portes que l'on était rappelé à cette réalité. On apprenait que l'objectif de distillation de 1,5 Mhl ne serait pas atteint. Or, l'Onivins prévoit une augmentation des stocks d'AOC, même si l'on détruit tout ces vins. Sauf catastrophe climatique, l'offre durant la prochaine campagne sera une fois de plus trop abondante. Les prix seront à nouveau entraînés à la baisse. Pour éviter un effondrement, de nombreuses appellations n'ont pas d'autre choix que d'appeler à une baisse des rendements. Comment s'étonner que les esprits s'échauffent à nouveau ?
Personne ne pourra supporter longtemps une telle situation. Les exploitations ne survivront pas à une baisse des prix ET des volumes autorisés à la vente.
Dès la prochaine campagne, il faudra arracher afin de ramener le potentiel de production au niveau des capacités de vente. Avec son offre réduite et rajeunie, la France retrouvera toutes ses couleurs. Pour l'avoir fait, Cognac et le Muscadet retrouvent doucement les leurs !