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archiveXML - 2005

Un répertoire recense les cédants et les repreneurs

La vigne - n°169 - octobre 2005 - page 0

Le répertoire départemental à l'installation met en contact des exploitants sans repreneur et des jeunes souhaitant s'installer en dehors du cadre familial. Il y a plus de demandes que d'offres.

Aujourd'hui, les jeunes n'exercent plus forcément le même métier que leurs parents ! Une partie des enfants d'agriculteurs part travailler dans un autre secteur. A l'inverse, des jeunes issus d'autres milieux choisissent l'agriculture. Au niveau national, près de 25 % des installations aidées se font en dehors du cadre familial. Pour accompagner cette évolution, les pouvoirs publics ont créé le répertoire départemental à l'installation (RDI).
Animé par le Cnasea ou les Adasea, le RDI a pour mission de faciliter la transmission des entreprises en milieu rural. D'un côté, il recense les agriculteurs sans successeur, ainsi que ceux qui cherchent un associé. De l'autre, il recense les jeunes ayant un projet d'installation en dehors du cadre familial, qu'ils soient issus du milieu agricole ou non.
Le RDI est alimenté par un réseau de partenaires : MSA, Safer, Points info installation, coopératives et chambres d'agriculture. Il est soutenu par les collectivités locales. Suivant les départements, il y a une offre pour trois à cinq demandes. ' Les exploitants de plus de 55 ans sont nombreux à ne pas avoir de successeur. Mais ils ne pensent pas forcément à transmettre en dehors du cadre familial ', constate Francis Gazonnaud, de l'Adasea de l'Hérault.

Pour les informer sur les possibilités de transmission, il faut aller vers eux. ' Les exploitants qui vont prendre leur retraite doivent remplir, deux ans auparavant, une déclaration de cessation d'activité. A cette occasion, nous demandons à la MSA de joindre à son courrier une plaquette présentant le RDI ', explique Marie-Laure Gauvin, du Syndicat Jeunes agriculteurs de Bourgogne. En 2004, dans cette région, le Fafea (fonds d'assurance formation des exploitations agricoles) a organisé six formations sur la cessation d'activité, la retraite et la transmission. En Gironde, le Cnasea a créé en 2000 un observatoire des cédants. En 2004, il a organisé un forum de la transmission. La Mutualité sociale y avait invité 2 500 personnes. 150 se sont déplacées, 6 se sont inscrites immédiatement au répertoire, et 4 ont demandé un accompagnement individuel. Dans d'autres départements comme la Saône-et-Loire, des Points info transmission sont en cours de création.
L'inscription au répertoire est gratuite. Elle s'accompagne d'un audit, également gratuit, d'évaluation du potentiel économique de l'exploitation. ' Nous recevons les cédants pour bien cerner leurs souhaits. Lorsqu'une demande et une offre nous paraissent correspondre, nous mettons en contact les deux parties. Nous les accompagnons, si elles le veulent. Notre médiation est neutre. Il s'agit d'aider chacun à exprimer ce qu'il veut. Quand il s'agit d'argent, il y a souvent du non-dit ! ' , souligne Mathieu Carbillet, du Cnasea de Gironde. Quoi qu'il en soit, les cédants restent libres de faire ce qu'ils veulent de leurs biens.
Offres et demandes collent rarement d'entrée de jeu. Les cédants cherchent le plus souvent à vendre pour avoir tout de suite de l'argent. Les jeunes, eux, ont peu d'autofinancement. Ils cherchent plutôt à louer. Vendre une partie de l'exploitation et céder l'autre en fermage peut constituer un compromis.

' Les cédants veulent garder leur maison. Si le chai y est accolé, cela peut poser un problème. En les informant avant leur cessation d'activité, nous les amenons à réfléchir aux aménagements qui facilitent la transmission. S'ils doivent construire un nouveau chai, autant le séparer de l'habitation. '
En ce moment, les vignes seules ne se vendent pas facilement. Bâtiments d'exploitation et logement aident à trouver des repreneurs. ' Nous avons surtout des offres de coopérateurs, alors que les demandes portent sur des caves particulières. La possibilité d'obtenir un permis de construire pour un chai devient décisive ', souligne Emmanuelle Charignon, du Point info installation de l'Hérault. Les offres et les demandes ne portent pas sur les mêmes tailles d'exploitation. Les vignerons qui ont de petites surfaces ne s'inscrivent pas au répertoire. Ils pensent que leur structure n'est plus viable. Or, pour démarrer, les jeunes cherchent plutôt une petite exploitation, quitte à s'agrandir par la suite. Les attentes sur le mode d'exploitation diffèrent, mais peuvent évoluer.

' Les jeunes veulent s'installer seuls au départ. Au fur et à mesure qu'ils affinent leur recherche, ils se rendent compte qu'ils n'ont pas toutes les compétences, et que s'associer peut être une bonne formule ' , explique Gaël Pellenz, de l'Adasea de Saône-et-Loire.
Au-delà de l'aspect financier, le succès d'une transmission repose sur les aspects humains. ' Si le cédant a vraiment envie de transmettre et s'il apprécie le repreneur, la négociation aura plus de chances d'aboutir ' , constate Mathieu Carbillet.
Pour laisser aux deux parties le temps de se connaître, il est possible de passer par un contrat de préinstallation ou de parrainage. Le jeune travaille durant six à douze mois avec le cédant, son salaire étant pris en charge dans le cadre de la formation continue. Les deux peuvent ainsi prendre le temps de mûrir leur décision.

Le RDI sur le web : www.repertoireinstallation.com (en cours de construction).

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