Les premiers vins de syrah allemands s'arrachent à prix d'or. Hanspeter Ziereisen, vigneron, l'un des précurseurs, vend les siens 28 la bouteille.
Après le cabernet-sauvignon (253 ha en 2004) et le merlot, c'est la syrah qui a la faveur des vignerons précurseurs. ' Par rapport aux années 50, la floraison est plus précoce de dix à quatorze jours, en moyenne. Récemment, la tendance s'est encore accélérée ', dit Rudolf Fox, de l'Institut de recherche viticole d'Etat à Weinsberg (Wurttemberg). Voilà qui ouvre la porte à l'expérimentation de cépages méditerranéens.
Difficile de connaître la surface de syrah. ' Elle apparaît comme produit de niche, explique Christian Villard, consultant bourguignon installé outre-Rhin, à Rheinau, près de Strasbourg. On l'implante dans les meilleurs parcelles des vignobles au sud de l'Allemagne, dans le Bade, le Wurttemberg et le Palatinat. Elle est utilisée en assemblage pour accentuer le goût des cépages traditionnels (dans le cadre de la règle des 85/15), mais aussi pure. '
Hanspeter Ziereisen, à Efringen dans le Bade, près de Bâle et Mulhouse, a planté 0,5 ha de syrah en 2000, soit 5 % de son vignoble. Son but est de monter à 10 %. La première vendange en 2003 lui a donné 28 hl/ha. Et Hanspeter Ziereisen a déjà reçu un prix d'honneur de la part d'un magazine grand public pour sa syrah. Il commercialise cette rareté 28 euros/bouteille aux consommateurs.
Mais toute médaille a son revers. Dans le Rheingau, on redoute le changement climatique, craignant que le réchauffement fasse perdre au riesling toute sa finesse.