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J'ai fait appel à un conseiller

La vigne - n°175 - avril 2006 - page 0

Viticulteur à Saint-Philippe-d'Aiguilhe (Gironde), Jérôme Gourraud a embouteillé toute sa production 2003 plutôt que de la brader en vrac. Pour cela, il s'est assuré les services d'un consultant.

Lorsque Jérôme Gourraud, producteur de côtes-de-castillon, à Saint-Philippe-d'Aiguilhe (Gironde), raconte sa remise à flots, il explique que chaque étape a été accompagnée par Olivier Dauga, consultant et gérant de la SARL Le Faiseur de vin, basée à Mérignac. Le premier parle du second comme d'un sauveur. Celui-ci sait toutefois rester modeste, précisant que le Château Lamartine a toujours eu ' un bon potentiel '. Les deux hommes se rencontrent en janvier 2003. A l'époque, l'exploitation vend les deux tiers de sa production en vrac au négoce. Les affaires sont de plus en plus difficiles.

' J'ai fait appel à un consultant pour que mes vins collent au mieux avec le marché ', explique Jérôme Gourraud. L'homme de l'art propose un forfait à l'année de 7 000 euros. A noter que ses services vont du suivi du vignoble à la mise en relation commerciale, en passant par le conseil en vinification comme en packaging.
' Nous avons dégusté ensemble. J'ai suivi ses conseils de vinification. Je me suis notamment équipé d'une table de tri et j'ai changé de tonnelier. J'ai aussi modifié ma façon de travailler pour vinifier à basse température et ne plus faire qu'un remontage. ' Notre viticulteur travaille ainsi son millésime 2003. Il est satisfait du résultat. Pour autant, les affaires vont de mal en pis. Début 2004, les prix proposés sur le marché du vrac sont désespérément bas. Au lieu de brader son vin, il décide de tout mettre en bouteilles, soit 900 hl, contre 300 hl habituellement. ' Ce fut une période très stressante. J'avais confiance dans mon produit, mais je n'étais pas sûr de parvenir à le vendre ', se souvient-il.
Le producteur se rend chez son banquier. ' Pour le convaincre de m'accorder un prêt, je lui ai expliqué ma démarche. Je lui ai parlé de ma collaboration avec Olivier Dauga, de cette volonté de faire des vins plus jeunes. A l'époque, j'ai créé Vignobles et Vignerons. Cette initiative l'a mis en confiance. '

La banque accorde un crédit de 400 000 euros. Ils vont permettre à l'exploitation de régler les factures et embouteiller. ' Mon consultant m'a mis en relation avec un designer pour mettre en place un packaging moderne. C'est ainsi qu'est née la cuvée baptisée Oui ! ', explique Jérôme.
En 2004, il ne parvient pas à vendre plus de bouteilles qu'avant. ' J'avais bien conscience qu'il fallait du temps pour décrocher de nouveaux marchés. Et sur ce point, Olivier Dauga m'a une nouvelle fois aidé. Il m'a d'abord mis en contact avec un acheteur de grande distribution, puis avec un importateur britannique. ' Peu à peu, les contrats se suivent. En 2005, le Château Lamartine commercialise 100 000 bouteilles et rembourse son emprunt. ' En 2006, on devrait parvenir à reconduire les marchés précédents. Je suis aussi en négociation avec deux nouveaux clients, l'un en Belgique et l'autre en Allemagne ', explique Jérôme Gourraud. L'horizon s'éclaircit.

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