Non. Il faut sanctionner l'irresponsabilité

'On ne peut pas la maintenir indéfiniment. Pour gérer les excédents, j'ai fait la proposition de mettre en place une distillation obligatoire, mais non subventionnée, dans un esprit de responsabilisation de la filière. Avoir davantage de libertés, comme le souhaitent les professionnels, suppose d'avoir plus de responsabilités et plus de solidarité. Les 38,4 Meuros d'aides européennes à la distillation de crise de la campagne 2004-2005 auraient été beaucoup mieux utilisés pour aider à la commercialisation et à la promotion des vins de France sur le marché mondial. Rendre la distillation obligatoire et non aidée est le seul moyen de s'obliger à être rigoureux dans la gestion en amont de la filière. Il faut une sanction à l'irresponsabilité et à l'erreur d'appréciation des volumes absorbables par le marché. Bien sûr, on doit tenir compte du fait que la viticulture n'est pas une production industrielle. Elle est soumise aux aléas climatiques et aux effets de mode. Pour cette raison, on peut conserver le principe d'une distillation aidée, très exceptionnelle. Mais on ne peut pas se tourner vers l'Etat et Bruxelles en ayant oublié tout ce qui peut être mis en place pour éviter les crises.
La gestion de cette distillation obligatoire incombera au Conseil national de la viticulture française, qui sera une interprofession nationale. Il reviendra donc aux professionnels d'ajuster au plus près les volumes de production. Et au besoin, il leur incombera de décider qui doit distiller. La prise de décision au niveau national a pour but de mutualiser les efforts et d'instaurer une solidarité entre les régions. En cas d'impossibilité à obtenir un consensus entre les différents bassins de production, le ministre de l'Agriculture tranchera. La mise en place d'une distillation obligatoire non aidée suppose, au préalable, d'avoir réglé les problèmes actuels de surproduction. Il faut que le changement s'opère de manière concertée avec les professionnels. '