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archiveXML - 2006

Des couleuvres que nous n'avalerons pas

La vigne - n°177 - juin 2006 - page 0

Devant la Cnaoc, Astrid Lulling, présidente du groupe vin au parlement européen, a assuré qu'elle s'opposera à la vinification de moûts importés.

Le 23 mai, durant son congrès, la Cnaoc a organisé une table ronde sur la réforme de l'OCM du vin, la première en France. Elle avait invité plusieurs orateurs dont Astrid Lulling, présidente du groupe vin du parlement européen, au franc-parler. ' Mariann Fischer Boel veut l'arrachage de 400 000 ha dans l'Union. En même temps, elle demande que les Suédois puissent faire du vin avec de l'eau de source suédoise et des moûts concentrés d'Argentine. Voilà une couleuvre que nous n'avalerons pas ! '
Astrid Lulling a aussi qualifié ' d'horreur ' le coupage des vins importés de pays tiers avec ceux de la Communauté, un autre souhait de la Commission. Tout le monde étant de son avis, le débat n'a pas porté sur ce sujet-là, mais sur la libéralisation de l'étiquetage des vins de table. ' Un vin de table qui provient d'un cépage, pourquoi ne pourrait-on pas l'indiquer ? ' s'est-elle interrogée. ' Au niveau de l'OIV, dès qu'on indique le pays de provenance, on peut mentionner le cépage et le millésime , a expliqué Patrick Aigrain, économiste à l'Onivins. En nous l'interdisant pour nos VDT, nous nous mettons en situation d'infériorité. ' Pau Rocca, représentant du négoce européen, a enfoncé le clou : ' Si un vin est 100 % cépage, il faut le mettre, même si c'est un assemblage de différents vins européens. '
En face, Pascal Bobiller-Monnot, directeur de la Cnaoc, s'est senti bien seul : ' La libéralisation de l'étiquetage des vins de table est une source de confusion supplémentaire pour le consommateur . ' Son raisonnement est simple : comme ces vins auront droit aux mêmes mentions que les appellations, comment distinguer les uns des autres ? ' Il y a une ligne rouge que nous n'accepterons pas de voir franchie : l'indication de provenance. ' Il n'est pas question que les VDT fassent référence, même vaguement, à une origine géographique.
Avant de céder définitivement la parole, Astrid Lulling a soulevé un dernier sujet : la chaptalisation que la Commission veut interdire. ' Les régions qui chaptalisent ne sont pas responsables de excédents. Qu'on nous foute la paix là-dessus. ' Applaudissements dans la salle. Il faut dire que le congrès de la Cnaoc se tenait en Alsace...

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