ImprimerPour les 20 ans de son AOC, le Syndicat des Costières de Nîmes a monté une opération avec les restaurateurs de la région. Le but était d'inciter les Nîmois à se rendre dans les caveaux. L'essai reste à confirmer.
Le Syndicat des Costières de Nîmes a célébré les 20 ans de son AOC, née par décret en juillet 1986. En mai, des vignerons ont offert une bouteille aux clients d'une quarantaine de restaurants de Nîmes et de ses environs. Pour en bénéficier, il suffisait de commander une bouteille à table et le restaurateur vous remettait un bon pour aller chercher la même bouteille chez le producteur.
Maître d'oeuvre de l'opération, le Syndicat de l'AOC a voulu faire naître des supporters parmi la population de la ville et du Gard. Il a aussi voulu faire connaître la jeune route des vins et les caveaux qui la jalonnent. ' Nous sommes adossés à une communauté d'agglomérations de 250 000 habitants , souligne Michel Gassier, responsable de la commission marketing du syndicat. Pourtant, nous souffrons d'un déficit de notoriété et d'image auprès des Nîmois. Ils ne sont pas chauvins à l'égard de nos vins. '
Pour renverser la tendance, le syndicat multiplie les opérations de promotion dans la région. L'an dernier, il a organisé des dégustations pour le grand public durant la féria de Nîmes. ' Cette année, nous avons décidé de cibler le réseau traditionnel . Les restaurateurs font partie des prescripteurs privilégiés de nos vins. ' La promotion était basée sur le volontariat. Neuf caves particulières et coopératives ont choisi d'y participer. Elles ont proposé l'offre à leur clientèle de restaurateurs. Elles ont remis un kit promotionnel à ceux qui l'ont acceptée. Ce kit comprenait deux affiches à apposer sur les devantures des établissements, des cravates à accrocher autour des bouteilles donnant droit au cadeau, une ardoise sérigraphiée pour afficher la liste des participants, des gommettes à coller sur les cartes des vins pour faciliter le repérage des bouteilles concernées et des marque-pages.
Chaque cave a pris en charge le coût de ce matériel : 30 euros hors taxes le kit.
Après trois semaines, les vignerons ont perçu les premières retombées. ' Une dizaine de personnes sont déjà venues chercher leurs bouteilles, annonce Christophe Bommel, des Vignobles Dideron, à Vestric (Gard). On peut penser que d'autres viendront plus tard. Mais des clients n'ont pas emporté le coupon d'échange. Ils l'ont laissé sur la table du restaurateur. Ils n'ont pas eu l'envie ou le temps de se déplacer jusqu'au domaine. '
Christophe Bommel a repéré deux types de clients parmi ceux qui sont venus à son caveau. ' Il y a les opportunistes : seule la bouteille offerte les intéresse. Il y a ceux qui se montrent plus curieux des vins, de la cave et du vignoble : ils repartent avec leur bouteille et en achètent d'autres. Nous les avons inscrits dans notre fichier. '
Paradoxe, la promotion a parfois suscité de la suspicion. ' Avec la crise, certains clients soupçonnaient une opération destinée à écouler des vins invendables , regrette Judith Rigaud, restauratrice à la Table des Oliviers, à Uchaud (Gard). Il a fallu leur expliquer que ce n'était pas le cas. '
Quoi qu'il en soit, les restaurateurs se sont montrés intéressés. ' Cela a permis de mettre en avant les costières-de-nîmes, estime Jean-Philippe Delaforge, du bar à vins L'Ex-Æquo à Nîmes. La clientèle a apprécié. C'est une initiative à renouveler. Avec le grand public, il faut travailler sur le long terme. '
Une réunion de bilan, réunissant les caves et les restaurateurs, aura lieu dans quelques mois. L'édition de 2007 pourrait être plus musclée. Cette année, l'opération a coûté 10 000 euros.
