'La filière est très bien organisée, avec les syndicats viticoles, les interprofessions, le comité national des interprofessions, la Cnaoc, les Vignerons indépendants et les caves coopératives. Le monde viticole est assez bien défendu sur le plan de la réglementation fiscale et sociale. Mais pas sur le terrain de la communication et de l'image. Il n'y a pas à proprement parler de lobby du vin. Nous ne communiquons que par région, et la mise en place des bassins de production va accentuer ce fonctionnement. De plus, les grandes marques préfèrent communiquer sur leur nom plutôt que sur l'image du vin en général. Le vin bénéficie pourtant d'une bonne image auprès de 90 % des députés. Mais en face, il y a l'Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie), qui emploie 1 266 personnes et qui est subventionnée à 90 % par l'Etat. Ses missions sont louables, mais elle est dirigée par des personnes qui prônent l'abstinence. Elle dispose d'un pouvoir démesuré. Depuis fin 2005, je demande un rapport sur son financement et, curieusement, rien ne vient...
Nous devons également faire face à deux problèmes sur le plan du fonctionnement politique en France. Le premier, c'est que les ministres ont peu de pouvoir sur leur administration. Même si le ministre de la Santé est ouvert à la discussion, ses services restent en retrait. L'autre problème, c'est que les députés manquent de personnalité et osent rarement s'opposer au gouvernement. On l'a vu à propos du logo sur les femmes enceintes en 2004. Les députés étaient majoritairement contre, mais Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, a fait passer le texte. '