La chambre d'agriculture de l'Hérault et le Cemagref de Montpellier ont comparé quatre sécateurs électriques. Le Felco 800 procure un grand confort d'utilisation. Au laboratoire, le Makita 4604 DW a flanché.
Que valent les sécateurs électriques ? Pour le savoir, la chambre d'agriculture de l'Hérault et le Cemagref de Montpellier ont comparé le Felco 800, l'Electrocoup 3005 (Infaco), le Lixion (Pellenc) et le Makita 4604 DW. Ils les ont testés sur des chantiers de taille, puis au laboratoire.
Ils ont commencé par un essai de prise en mains, remporté par le Felco 800. La main se ferme bien sur cet outil. Des quatre, c'est celui dont la lame est la moins encombrante et que l'on place le plus facilement dans le prolongement de l'avant-bras. Il est simple d'entretien. « Grâce à sa coque en aluminium anodisé, le nettoyage du corps du sécateur est aisé en fin de journée , lit-on dans le compte-rendu de l'essai comparatif. La lame en acier non revêtu doit être décrassée régulièrement. L'aiguisage est facile ainsi que le changement des lames. »
Ces premières impressions se confirment au travail. Onze utilisateurs, hommes et femmes, viticulteurs et techniciens, ont testé les outils sur différents chantiers de taille. Ils les ont notés selon huit critères. Ils ont jugé le Felco 800 supérieur aux autres sur les critères de « confort du sécateur », « confort et mise en place du harnais » et « facilité d'utilisation ».
Dans la conclusion des essais pratiques, on peut lire que « les sécateurs apparaissent tous satisfaire aux principales exigences des professionnels, avec tout de même un satisfecit pour le Felco 800 qui recueille un bon score, notamment sur les critères de confort ».
Au repos, la prise en mains du Lixion est correcte. « Par contre, au travail, la nécessité de forcer sur le sécateur, pour éviter que la fermeture des lames ne le repousse en arrière, conduit la main à se déplacer vers l'avant de l'appareil. Le bossage qui recouvre la contre-lame force alors l'ouverture de la main, entraînant une diminution notable de la préhension et obligeant le praticien à serrer plus fort. A la longue, il s'en suit fatigue et crispations. »
Les expérimentateurs remarquent également que le corps du Lixion est couvert d'un matériau qui ne se lave pas facilement. Selon eux, l'étui que l'on fixe à la ceinture, destiné à recevoir le sécateur est « complètement à revoir ». En revanche, la lame et la contre-lame se décrassent, s'aiguisent et se changent sans difficulté. Au vignoble, le Lixion offre une meilleure sensation de progressivité. Et c'est le sécateur le plus léger qui, de plus, est doté de l'ensemble batterie-ceinture le plus léger.
La prise en mains de l'Electrocoup est bonne. Il possède deux ouvertures de lame : pleine et réduite. Cette dernière est « utilisée, la plupart du temps, pour la coupe des coursons et des baguettes ». Les expérimentateurs la jugent pratique, car elle rend la « tête de coupe plus fine et plus rapide ». Ce sécateur s'entretient et se nettoie facilement. Mais il faut aller chez le concessionnaire pour changer la contre-lame.
Contrairement aux précédents, le mouvement des lames ne reproduit pas celui du doigt sur la gâchette. Infaco « a doté son dernier-né d'une option de fermeture qu'il appelle progressive, mais qui n'est pas du tout proportionnelle , écrivent les auteurs de l'essai dans leur rapport. Pourquoi ? En mode progressif, la gâchette pilote la vitesse de déplacement de la lame. Suivant la pression sur la gâchette, la fermeture de la lame sera plus ou moins rapide. Ce dispositif ne permet pas de stopper en un point fixe, la lame qui continue de se fermer lentement tant que l'on maintient la gâchette en position ». La commande qu'Infaco qualifie de progressive « est une modulation de la vitesse suivant l'appui sur la gâchette ». Sans doute est-ce pour cette raison que ce sécateur est le matériel qui a demandé le plus long temps d'adaptation aux onze tailleurs.
Quatrième modèle testé, le Makita 4604 WD se distingue nettement des autres. Il est pourvu d'une garde qui protège toute la main, et non seulement le doigt qui appuie sur la gâchette. Il se tient bien en main. Mais c'est le sécateur dont la pointe de la lame est la plus éloignée de la main. De ce fait, ce sécateur est peu maniable.
Au laboratoire, l'outil s'écroule complètement. C'est le seul à ne pas couper systématiquement les tourillons en pin de 25 mm de diamètre. Et il brûle après quinze tests, visant à mesurer sa capacité maximale de coupe. Au vu de ces résultats, les expérimentateurs jugent qu'il ne peut pas être considéré comme un véritable « outil de pro », contrairement aux trois autres dont les performances en matière de vitesse et de puissance de coupe sont assez proches. Cependant, sur ce dernier critère, le Felco est un peu en retrait par rapport à ses deux concurrents. Les tests au laboratoire suggèrent aussi que son autonomie est inférieure à celle du Lixion et de l'Electrocoup. Mais ce critère n'a pas fait l'objet d'une mesure directe, simplement d'une déduction partant des mesures de consommation électrique.