Vinion Un poids plume performant

Trois viticulteurs ont testé le nouveau sécateur Vinion de Pellenc pour La Vigne. Ils sont séduits par sa légèreté, sa vivacité et sa simplicité d'utilisation.

Mi-décembre, trois vignerons du Libournais, François Laporte, Olivier Charpentier et Olivier Chaignaud, ont essayé un sécateur Vinion, mis à leur disposition par Pellenc. Ils ont remisé leurs sécateurs habituels : un Felco, un Infaco et un Lixion de Pellenc. À la place, ils ont utilisé le Vinion dans leurs propres vignes pendant deux jours par temps doux, à raison de 7 heures quotidiennes. Ils ont taillé entre 600 et 900 pieds par journée dans des parcelles de merlot, principalement, et de cabernet-sauvignon, en guyot simple, mixte ou double. Après l'essai, chaque tailleur a évalué l'outil selon différents critères et noté ses impressions. Les voici :

La prise en main

Ergonomique, simple et logique

Avec sa coque orange et noire de belle finition, le Vinion est élégant. D'emblée, la poignée ovalisée et la gâchette conviennent aux trois testeurs. De l'avis général, l'outil est « ergonomique, équilibré et il offre une bonne prise en main ». Les trois viticulteurs apprécient aussi la garde qui protège tous les doigts de la main.

Le cordon qui relie le sécateur à la batterie ne suscite pas le même enthousiasme. Maintenu au niveau de la ceinture et du brassard entre des ergots, il s'ajuste facilement. Mais François Laporte le trouve un peu rigide. Il préférerait aussi qu'il soit de couleur claire plutôt que noir. « Ça réduirait le risque de le couper quand on taille rapidement ou quand il fait sombre », observe-t-il. « Je préfère le câble à spirale de mon Electrocoup », tranche Olivier Chaignaud.

La légèreté du sécateur, en revanche, fait consensus. Elle surprend, même. « On dirait un jouet », plaisante Olivier Chaignaud. Le sécateur ne pèse, en effet, que 670 grammes, un record ! C'est 60 g de moins que le Felco 801, l'outil le plus léger du marché jusqu'alors, et 130 g de moins que le Lixion.

Même point fort pour la nouvelle batterie Pellenc Ulib 150. Elle pèse tout juste 1 kg, cordon compris. De ce fait, nul besoin de harnais ou de sac à dos pour la porter. Elle se fixe à la ceinture fournie par le constructeur. « Mais on peut très bien l'accrocher à la ceinture du pantalon ou la glisser dans une poche de veste », observe François Laporte.

Olivier Chaignaud apprécie « la liberté de mouvement » qu'offre ce portage. « Quand il fait chaud, je n'ai pas besoin de déposer tout un équipement pour enlever mon blouson. C'est pratique », acquiesce Olivier Charpentier. En revanche, leurs avis sont différents sur le holster. C'est l'étui qu'on accroche à la ceinture et qu'on serre autour de la cuisse avec un scratch pour y ranger le sécateur. Olivier Charpentier le trouve « un peu gênant ». Son comparse, Olivier Chaignaud le trouve, au contraire, « léger et bien placé ».

C'est le moment de mettre le sécateur en route. On l'active en appuyant une seconde sur le bouton on/off situé sur le flanc du pack batterie, puis en appuyant à fond sur la gâchette. Pour nos trois testeurs, cette procédure est sûre. Elle interdit tout déclenchement involontaire. À l'inverse, un appui de 4 secondes sur la gâchette, suivi d'un bip, met l'outil en veille. La non-utilisation de ce dernier pendant 1 min provoque également sa mise en veille automatique.

Une fois le sécateur allumé, trois autres boutons et un petit écran permettent de le régler. Pour cela, on décroche la batterie de la ceinture et on la prend en main. Puis on opte pour un mode de coupe parmi les trois proposés : U1 performance, U2 confort et U3 impulsionnel. U1 et U2 sont des modes progressifs. Une diode, sur le sécateur, indique le mode choisi. Elle devient rouge lorsqu'on a retenu l'impulsionnel, le mode le plus risqué. Ce choix opéré,deux autres menus permettent de régler le croisement des lames et la demi-ouverture de la lame, à la demande. Le tout « est simple et logique », apprécie Olivier Charpentier.

L'essai de taille

Rapide, autonome et léger

Les testeurs ont très vite apprivoisé le sécateur. Sa légèreté et son petit gabarit en font « un outil très maniable ». Le mode demi-ouverture - qui n'existait pas sur le Lixion - fait l'unanimité. De même que le passage au mode grande ouverture par simple relâchement de la pression sur la gâchette. Le passage de l'un à l'autre des deux modes d'ouverture est « rapide, intuitif et très pratique ».

Ils ont aussi été impressionnés par la vitesse de coupe en mode performance (U1). Ce mode porte bien son nom : il permet un très bon débit de chantier. Le mode U2 est 30 % plus lent. C'est le tempo du Lixion. Mais comme la taille n'est pas plus précise, nos tailleurs lui trouvent peu d'intérêt. « Pour des débutants peut-être ? », suggère Olivier Charpentier. Quant au mode impulsionnel, pour François Laporte, « il ne permet pas de tailler avec précision ». Plus sévères, ses deux confrères trouvent cette option carrément inutile.

La puissance de coupe

Le trio de testeurs a jugé bonne la qualité de coupe des lames Pradines qui équipent le sécateur, et excellente la pierre d'affûtage fournie par Pellenc. « La tête de coupe, parfois, mâche un peu quand on veut couper une vrille », observe cependant Olivier Chaignaud. Tous ont apprécié la puissance de coupe du sécateur, « nettement supérieure à celle du Lixion ». « Mais elle n'égale pas celle de l'Electrocoup », ajoute Olivier Chaignaud.

De l'avis des trois tailleurs, le Vinion taille bien les gros bois. François Laporte trouve même le sécateur « excellent » sur ce point. « La contre-lame est moins incurvée que celle du Lixion. Le bois a moins tendance à s'échapper de la tête », explique Olivier Chaignaud.

Les testeurs ont été rassurés sur la capacité de la batterie à tenir toute une journée de taille alors qu'ils étaient dubitatifs au départ. « Après 7 heures en mode U1 dans des merlots, la batterie disposait encore de près de 60 % de charge », assure Olivier Chaigneau. François Laporte, de son côté, a volontairement mis le Vinion à rude épreuve. En 7 heures, il a taillé 890 ceps de cabernet-sauvignon en guyot double, en mode performance également. Une cadence soutenue pour ce cépage au bois plus dur que le merlot. Malgré cela, le soir, la batterie affichait encore 20 % d'autonomie.

Signalons, enfin, que la légèreté de l'outil suscite quelque inquiétude. Peut-elle rimer avec longévité et robustesse ? Olivier Charpentier se pose la question. Les trois testeurs s'accordent aussi sur un dernier point : le Vinion, avec son moteur à vis à billes, est aussi bruyant que le Lixion qu'il remplace. Vraiment, son cri n'est pas une douce musique aux tympans.