L'année 2005 confirme le retour- nement de tendance de 2004 concernant l'évolution nationale du prix des vignes en appellation.
Après avoir baissé de 1,5 % en 2004, le prix moyen à l'hectare d'une vigne d'appellation a régressé de 2,3 % en 2005. Il s'élève aujourd'hui à 83 600 euros/ha, soit le niveau de 2002.
Les disparités entre les régions sont très fortes. Les vignobles de Provence, de Corse et de Champagne confirment leur progression, engagée depuis plus de dix ans déjà. Les prix en Alsace, dans le Jura et en Savoie sont aussi en hausse en 2005.
En revanche, tous les autres vignobles voient leur prix moyen baisser. La Vallée du Rhône est la plus touchée : le prix moyen des vignes d'appellation chute de près de 22 %. Après dix ans de hausse ininterrompue entre 1993 et 2003, ce vignoble est rattrapé par la crise actuelle.
Seuls les prix des appellations des Côtes du Rhône septentrionales et de la Clairette-de-Die sont stables, voire progressent légèrement. Les vignobles du Sud-Ouest et du Languedoc-Roussillon connaissent aussi des baisses de prix significatives. Le Sud-Ouest affiche une baisse globale de prix de près de 21 % sur les trois dernières années. En Languedoc-Roussillon, quelques petites appellations et dénominations résistent néanmoins avec des prix qui se stabilisent. C'est le cas du cabardès dans l'Aude, du picpoul-de-pinet, du pic-saint-loup et de la méjanelle dans l'Hérault, et du rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales.
Les vignobles du Val de Loire et du Centre, la Bourgogne et le Bordelais sont plus stables : les prix moyens baissent de moins de 5 %. En Val de Loire, seule l'appellation Touraine affiche une régression de prix conséquente. Dans le tableau ci-dessous, le vignoble du Beaujolais n'est pas séparé de celui de la Bourgogne. Le prix moyen des vignes pour les appellations du Beaujolais chute de 12,5 %, avec une valeur dominante de prix de 35 000 euros/ha en 2005. Les prix des vignes en Bourgogne sont très contrastés selon la notoriété des appellations.
Au global, on constate que la crise traversée par une grande partie de la viticulture française se répercute profondément sur le prix des vignes. L'année 2005 montre de nets replis.
Le vignoble alsacien connaît les plus fortes hausses de prix depuis quatorze ans. C'est le deuxième vignoble le plus cher de France, derrière la Champagne.