Avec des sorties de chai de 114 173 hl au 31 juillet 2006, soit 15,2 millions de cols, le pineau des Charentes voit sa commercialisation progresser de 4,4 % par rapport à la campagne précédente. Une prouesse au sein de l'univers des apéritifs, en perte de vitesse depuis plusieurs années.
« Nous récoltons les fruits des campagnes de publicité que nous menons depuis dix ans », estime Claire Floch, directrice du Comité interprofessionnel du pineau des Charentes. Affichage, campagne radio, insertion dans la presse... : tous les moyens sont bons pour faire accroître sa cote de popularité. L'année dernière, l'interprofession a consacré 1,5 million d'euros à la promotion.
« Ces efforts nous ont permis de sortir le pineau de sa région d'origine, fait valoir Jean-Bernard de Larquier, président du syndicat des producteurs. C'était l'objectif. La clientèle de passage avait du mal à se réapprovisionner en dehors de notre zone de production. Maintenant, ce n'est plus le cas. »
En faisant parler de lui, le pineau des Charentes a gagné des galons en grande distribution. Cette dernière absorbe la moitié des sorties réalisées sur le marché français. « Nos vins y ont augmenté leur part de diffusion. A présent, ils sont disponibles partout en France », complète Jean-Bernard de Larquier. Les metteurs en marché ont accompagné ce mouvement de fond. « Nous leur avons demandé de soutenir les campagnes de publicité collectives par des actions de terrain dans les magasins : animation, dégustation, promotion... »
Quant aux ventes à la propriété, elles drainent encore 30 % des sorties réalisées en France. « Elles profitent de l'affluence touristique dans le département des Charentes en été », signale Claire Floch. Le secteur traditionnel, avec 20 % des sorties, est le talon d'Achille de l'appellation. « Nous ne sommes pas présents partout , regrette Jean-Bernard de Larquier. Les fournisseurs des restaurateurs hésitent encore à nous référencer. C'est un créneau sur lequel nous allons devoir travailler davantage. »
Au total, le marché français représente les trois quarts des sorties du pineau. Le reste des volumes est commercialisé à l'exportation, en Belgique et au Canada principalement.