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Cognac Toujours sur une bonne lancée

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

Les ventes de cognac reviennent à leur meilleur niveau, tirées par les marchés à l'exportation. Malgré cela, le prix d'achat aux producteurs reste trop bas.

En 2006, Cognac a réalisé sa deuxième meilleure performance en terme de ventes, derrière le record de 1989. Les expéditions de cognac ont dépassé les 150 millions de cols en cumul à fin octobre 2006, soit + 8,4 %. Toutes les zones affichent des taux de croissance positifs. L'Amérique du Nord, tirée par les Etats-Unis, progresse de 6 % et l'Europe de 1,5 %. Le meilleur score est celui de l'Asie, avec une hausse de 30 %. « Si les Américains achètent des cognacs jeunes, les Asiatiques sont amateurs de cognacs plus âgés, donc à valeur ajoutée plus forte », affirme Stéphane Feuillet, responsable études statistiques du Bnic.

« La situation est très saine puisque les trois qualités de cognac progressent. Les trois étoiles (57 % des volumes exportés) continuent à se développer. Les VSOP et les qualités vieilles dégagent de belles marges de progression », complète Jean-Pierre Lacarrière, président du Bnic.
En amont, la demande auprès des producteurs se renforce. Les achats du négoce à la viticulture ont augmenté de 10 %. Mais la revalorisation des cours n'est pas à la hauteur des espérances. « Les petites augmentations de certaines maisons compensent à peine l'inflation. Vu les excellents résultats des grandes maisons et nos efforts pour augmenter l'approvisionnement, nous espérions un signal plus clair. Les cours sont en dessous des coûts de production, estimés à 5 640 euros/ha , regrette Jean-Bernard de Larquier, président du Syndicat général des vignerons de Cognac. Les vieilles eaux-de-vie seulement augmentent de façon significative (10 %), car l'offre est inférieure à la demande. »
Si les indicateurs sont au vert partout dans le monde, la France fait figure d'exception. Les ventes ont régressé de 14 % entre 2004-2005 et 2005-2006. Même si elles ne représentent plus que 4 % du volume total des ventes, la situation est préoccupante. « Il est important de reconquérir le marché français, car celui-ci doit servir de vitrine pour le reste du monde. Nous devons rajeunir notre clientèle et conquérir la génération des 30-35 ans », analyse Jean-Bernard de Larquier.

La campagne 2006-2007 présente des signes encourageants cependant. Sur les trois premiers mois, les ventes sur le marché français ont progressé de 14 %, grâce à un excellent mois d'octobre. Cela est sans doute dû au changement de stratégie de communication. « Nous investissions beaucoup dans des grandes campagnes d'affichage, sans réelles répercussions sur les ventes. Nous nous sommes réorientés vers des animations de terrain et des publi-reportages dans des magazines nationaux. Nous organisons aussi plus de prescriptions auprès des lycées hôteliers, barmans et cavistes », poursuit Jean-Bernard de Larquier.
Pour les vins de pays charentais, la situation est tout autre : 104 736 hl ont été agréés lors de la campagne 2005-2006, soit une baisse de 14,5 %. « Cela correspond à un rééquilibrage du marché puisque les volumes avaient trop augmenté lors des deux campagnes précédentes », explique Stéphane Feuillet. « Les blancs s'en sortent, mais le marché des rouges est dépressif, surtout en terme de prix. Sur mon exploitation, nous avons produit, cette année, moins de vins de pays et plus de vins de table et jus de raisins. La vente locale, grâce au tourisme estival sur la façade atlantique, ne suffit plus. Il faut nous tourner vers l'exportation , » confie Bernard Guionnet, président de la famille de la viticulture au Bnic.
Quant au pineau, il a effectué une belle campagne de commercialisation. Au total, 15,2 millions de cols ont quitté les chais des Charentes, soit une hausse de 4,4 %. La France est son principal marché, absorbant 75 % des volumes. L'exportation est nettement plus difficile. Une fois de plus, les cours du vrac ne sont pas satisfaisants pour les viticulteurs. « Le prix moyen se situe autour de 155-160 euros/hl. L'objectif par rapport à nos coûts est à 183 euros/hl », précise Jean-Bernard de Larquier.
Pour 2007, la région compte avant tout sur le marché du cognac. « Nous voulons poursuivre notre progression puisque nous ne sommes pas à saturation, ni du côté du vignoble, ni du côté de la pénétration des marchés. La marge de progression des expéditions vers l'Extrême-Orient est encore très forte, les volumes exportés ne représentant que la moitié de ceux partant vers l'Europe ou les Etats-Unis. Il nous reste à attaquer des marchés difficiles d'accès. C'est le cas de l'Inde, qui représente un potentiel fabuleux mais qui, pour le moment, exerce des droits de douanes et des taxes pharamineux. Une démarche réglementaire est engagée auprès de l'Inde par l'Union européenne », rapporte Jean-Pierre Lacarrière. Il va falloir être patient, la procédure vient de débuter.

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