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VIGNE

Elistim soutient les produits de contact

Christelle Stef - La vigne - n°217 - février 2010 - page 35

Ce stimulateur de défense des plantes aide la vigne à lutter contre le mildiou. Il permet de réduire les doses de fongicides de contact.
MILDIOU SUR FEUILLES. Selon des essais réalisés par Vitaconsult en muscadet, Elistim, associé à un produit de contact à demi-dose, permet de bien contrôler cette maladie. © P. CRAPON/GFA

MILDIOU SUR FEUILLES. Selon des essais réalisés par Vitaconsult en muscadet, Elistim, associé à un produit de contact à demi-dose, permet de bien contrôler cette maladie. © P. CRAPON/GFA

Elistim est un « facteur nutritionnel naturel », selon Jouffray-Drillaud qui le commercialise depuis un an. Il contient des fractions de levures développées par Ithec (Groupe Lallemand). Il stimule les défenses naturelles de la vigne et permet de lutter contre le mildiou. Il s'applique du stade 3 à 4 feuilles étalées jusqu'à la floraison, à raison de trois traitements par an. 3 700 ha ont reçu ce produit en 2009. Le 16 décembre, la société a présenté son mode d'action et des résultats d'essais au champ.

Activation de la production de phytoalexines

Pour comprendre le fonctionnement d'Elistim, Jouffray-Drillaud et Ithec ont fait appel aux chercheurs de la station de recherche de Changins-Wädenswil, en Suisse. Ces derniers ont montré que le produit induit les mécanismes de résistance dès son application. Elistim active la production de phytoalexines stilbéniques, des substances toxiques pour le mildiou. Ce phénomène est amplifié lors d'une infection par la maladie.

Ensuite, Alain Gilet, expérimentateur agréé de Vitaconsult, a dévoilé les résultats des essais mis en place dans le Muscadet. En 2008, il a comparé l'association Elistim (0,5 kg/ha) + mancozèbe (1 650 g/ha, soit 60 % de la dose) à un produit systémique à base de fosétyl-Al (50 %) et de folpel (25 %). Il a appliqué les traitements du 13 mai au 1er juillet, à la cadence de huit à dix jours pour Elistim associé au mancozèbe et à quatorze jours pour le produit systémique. En situation de forte pression, les deux programmes ont eu des efficacités équivalentes.

En 2009, il a comparé un programme à base de mancozèbe à pleine dose à un programme à base d'Elistim associé à un mancozèbe à demi-dose. Il a appliqué six traitements du 29 mai au 7 juillet, selon les mêmes cadences. Là encore, les résultats ont été satisfaisants. Enfin, il a évalué l'association Elistim + métirame zinc à 57 % de la dose, par rapport au fongicide associant le fosétyl-Al et le métirame zinc. Il a positionné cinq traitements du 5 mai au 9 juillet 2009 à la cadence de douze à quatorze jours. Là encore, il n'y a pas eu de différence entre les deux programmes.

<p>Elistim est une poudre à disperser dans l'eau. Il s'applique à 0,5 kg/ha avec un fongicide de contact. Il se renouvelle au bout de dix à douze jours. Son prix est de 25 euros par ha.</p> <p>En toute rigueur, pour prouver l'intérêt d'ajouter Elistim à une demi-dose de contact, il aurait fallu inclure, dans chaque essai, une modalité traitée uniquement avec une demi-dose de produit de contact. Les expérimentateurs ne l'ont pas fait, estimant qu'en muscadet, la pression de mildiou est trop forte pour une demi-dose.</p>

Pour 58 % des viticulteurs, réduire les phytos, c'est possible

A la demande de Jouffray-Drillaud, Pierre Bouchet, du cabinet d'ingénieurs conseil du même nom, a réalisé une enquête auprès de cent soixante-cinq vignerons et de quarante-huit experts pour mieux connaître leurs attentes en terme de solutions alternatives à la lutte chimique contre les maladies et les ravageurs. 86 % des viticulteurs interrogés ont déclaré avoir engagé des changements pour s'inscrire dans le développement durable ces cinq dernières années. 58 % estiment que la réduction de moitié des phytos est possible. Pour cela, 48 % préconisent des pratiques culturales limitant les maladies. 44 % suggèrent le recours plus intense à des solutions de biocontrôle. 40 % pensent mieux raisonner leurs traitements. En revanche, 78 % des vignerons souhaitent être mieux informés sur les produits alternatifs. Beaucoup hésitent à les utiliser, car ils estiment que les références techniques manquent. Ils jugent leur efficacité aléatoire et soulignent qu'aucune certification n'apporte de garantie d'efficacité. Enfin, la majorité pense que la mise en œuvre de ces produits implique un suivi accru des parcelles et un accompagnement par les conseillers viticoles, les firmes ou les distributeurs.

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