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VIGNE

Six épampreuses au travail

Clara de Nadaillac - La vigne - n°221 - juin 2010 - page 50

Les chambres d'agriculture et la FRCuma du Languedoc-Roussillon ont organisé des démonstrations d'épampreuses début mai. Grégoire et Ferrand sont sorties du lot.

La Fédération régionale des Cuma du Languedoc-Roussillon et les quatre chambres d'agriculture de la région ont organisé une semaine de démonstrations d'épampreuses mécaniques, début mai. Nous avons assisté à celle de Nîmes.

En ce lundi 3 mai après-midi, la démonstration a lieu dans une parcelle de viognier plane, avec un écartement interrang de 2,25 m. Le sol est assez caillouteux et il reste de nombreux morceaux de sarments en surface. Le développement des pampres est important et part du bas des souches.

Sept constructeurs ont répondu à l'invitation : Boisselet, Brunel, Chabas, Egretier, Ferrand, Grégoire et Provitis. Néanmoins, nous n'en avons vu que six en fonctionnement, le tracteur de l'Egretier chauffant.

Les épampreuses ont toutes travaillé sur une longueur de 70 m. La Grégoire et la Ferrand ont ôté le plus de pampres. Après leur passage, il ne restait plus rien. La Provitis a également laissé peu de rejets. Les trois autres machines en ont toutes oublié quelques-uns. En revanche, la Grégoire comme la Provitis ont projeté des cailloux sur le tracteur qui ont cassé la vitre avant.

Le point commun entre la plupart des machines est qu'elles étaient équipées de lanières, à l'exception de la Chabas, dotée de fils en polymères et l'Egretier, équipée de boucles, également à base de polymères.

Pas d'enroulement autour des ceps avec les lanières décalées

Nous avons pu remarquer deux types de configuration : les machines Boisselet, Chabas et Egretier travaillant deux demi-rangs, et les quatre autres épamprant un rang entier, grâce à un portique enjambant le rang. Certains viticulteurs ont préféré le premier type de configuration, « car il n'y a pas de porte-à-faux, tandis qu'avec une voûte avant, il faut mettre du poids à l'arrière, voire de l'autre côté, pour compenser les déséquilibres en dévers. » Pour d'autres, les portiques avant procurent un meilleur confort de travail. Renaud Cavalier, conseiller machinisme à la chambre d'agriculture du Gard, a souligné une différence fondamentale. Sur certaines machines, les lanières sont disposées sur le même axe. C'est le cas de Boisselet, Brunel et Provitis, à l'exception des lanières du bas. Sur certaines, comme chez Ferrand et Grégoire, elles sont décalées. « Cette disposition évite les à-coups et l'enroulement des lanières autour des ceps, insiste-t-il. Cela diminue les blessures et favorise un épamprage tout autour de la souche. »

Autre critère de choix : la présence ou non de relèves-fils. Certaines épampreuses, comme celle de Chabas, n'en possèdent pas. Il faut donc les passer après avoir levé les fils, ce qui n'est pas idéal en début de saison. Pour Renaud Cavalier, la seule machine ayant un relève-fil au point est la Grégoire.

Trois viticulteurs nous donnent leur avis

Régis Blayrat, viticulteur à Jonquières (Vaucluse

« Je regrette de ne pas avoir vu ces machines évoluer en conditions réelles, avec les fils releveurs baissés. C'est un critère de choix important. Par ailleurs, la parcelle était "nickel", toute plane.

Les conditions de travail étaient bonnes, meilleures que chez moi. Cela étant, j'ai bien aimé la Grégoire et la Ferrand, ainsi que la Provitis. La Brunel a fait un travail très doux, mais a laissé des pampres. En général, les machines présentées ont occasionné très peu de blessures. »

Jean-Marc Supplien, viticulteur à Redessan (Gard)

« Toutes ces machines ont tendance à vouloir épamprer trop haut. Or, il faut qu'elles se concentrent en bas, pour éviter le départ de foyers primaires de mildiou. J'ai une préférence pour les machines qui enjambent un rang, car il y a un seul endroit à surveiller et cela cause moins de problèmes en dévers. Donc personnellement, je préfère les quatre machines à portiques : Grégoire, Ferrand, Provitis et Brunel. »

Patrick Repellin, viticulteur à Lezan (Gard)

« J'hésite à convertir toute mon exploitation en bio. Et à ce moment-là, il faudra que j'épampre mécaniquement. Certaines machines testées ne vont pas du tout. La Chabas, par exemple, tourne beaucoup trop vite. Elle travaille trop haut et ramasse les sarments. Mais j'aime bien les quatre qui enjambent un rang. Je regrette de ne pas avoir vu la Braun et la Terral au travail. Ce sont les marques qui m'intéressent, notamment Braun, car j'ai déjà un intercep de la marque. »

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Grégoire

 © P. PARROT

© P. PARROT

Descriptif du matériel testé :

Rotor vertical avec lanières rugueuses, monté sur mât polyvalent bipoutre et parallélogramme déformable.

Travail d'un rang complet à l'avant du tracteur. Têtes décalées.

Présence de caches et d'un disque sur chaque cep pour maintenir les lanières à la bonne distance du cep. Guidage par tâteurs.

Guide-fils releveurs de série.

Les +

Lanières décalées, donc bonne couverture de l'ensemble du cep.

Relève-fils au point.

Très bon travail : il ne reste aucun pampre après passage de la machine.

Les −

A provoqué de nombreuses projections de pierres qui ont cassé la vitre avant du tracteur.

FICHE TECHNIQUE

PN

Hauteur de travail : de 20 à 55 cm.

Vitesse de travail conseillée : 2 à 3 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : 20 l/min pour les têtes et 20 à 27 l/min pour le porte-outil.

Durée de vie des lanières : 20 à 40 ha.

Prix : à partir de 7 000 € dans cette configuration. Compter 3 à 4 €/lanière.

Ferrand

 © P. PARROT

© P. PARROT

Descriptif du matériel testé :

Rotor vertical avec lanières rugueuses, monté sur voûte pendulaire, elle-même fixée sur un mat polyvalent de la marque.

Travail d'un rang complet à l'avant du tracteur.

Présence de caches. Guidage par tâteurs escamotables.

En options : possibilité d'avoir quatre têtes pour un rang et de travailler jusqu'à 5 km/h, ainsi qu'un relève-fils.

Les +

Lanières décalées, donc bonne couverture de l'ensemble du cep.

Très bon travail : il ne reste aucun pampre après passage de la machine.

Les −

Provoque de la poussière.

FICHE TECHNIQUE

E 2130 S

Hauteur de travail : de 20 à 70 cm.

Vitesse de travail conseillée : 2,5 à 3 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : 25 l/min.

Prix : 10 000 € HT avec le mât.

Provitis

 © P. PARROT

© P. PARROT

Descriptif du matériel testé :

Rotor vertical avec lanières lisses inclinées de 16°, monté sur châssis bipoutre polyvalent.

Travail d'un rang complet à l'avant du tracteur. Têtes décalées.

Présence de petits caches.

Relève-fils en option, mais qui ne fonctionne bien que sur releveurs en bon état et sans tendeurs.

Les +

Lanières du bas décalées et inclinées, donc bonne couverture du bas du cep.

Bonne qualité de travail : laisse peu de pampres.

Les −

A provoqué de nombreuses projections de pierres et de cailloux qui ont cassé la vitre avant du tracteur.

FICHE TECHNIQUE

SRB22 Optima

Hauteur de travail : de 15 à 60 cm.

Vitesse de travail conseillée : 2,5 à 3,5 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : 22 l/min.

Durée de vie des lanières : 30 à 50 ha.

Prix : 10 900 € HT dans cette configuration. Compter 200 € de lanières par tête.

Egretier

 © C. DE NADAILLAC

© C. DE NADAILLAC

Descriptif du matériel testé :

Rotor vertical avec boucles en polymères, monté sur porte-outil arrière.

Travail de deux demi-rangs à l'arrière du tracteur.

Pas de relève-fils, ni de caches de protection.

Nous n'avons pas pu voir la machine au travail.

FICHE TECHNIQUE

Epampreuse-ébourgeonneuse

Hauteur de travail : de 15 à 35 cm.

Vitesse de travail conseillée : 2 à 3,5 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : entre 30 et 40 l/min.

Durée de vie des boucles : 20 ha.

Prix : à partir de 4 000 € dans cette configuration. Compter 5 €/mètre de fil (3 boucles).

Brunel

 © C. DE NADAILLAC

© C. DE NADAILLAC

Descriptif du matériel testé :

Rotor vertical avec lanières rugueuses, monté sur une tête pendulaire.

Travail d'un rang complet à l'avant du tracteur.

Absence de caches. Guidage par tâteurs.

Possibilité de relève-fils.

Les +

Machine simple et bon marché.

Travail doux.

Les –

Absence de caches de protection.

Qualité de travail moyenne : laisse une zone non travaillée.

FICHE TECHNIQUE

Ebourgeonneuse

Hauteur de travail : de 20 à 50 cm.

Vitesse de travail conseillée : 3 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : 30 l/min.

Durée de vie des lanières : 40 ha.

Prix : 5 500 € HT dans cette configuration. Compter 302 € par jeu complet de lanières.

Boisselet

 © P. PARROT

© P. PARROT

Descriptif du matériel testé :

Rotor vertical avec lanières rugueuses, monté sur porte-outil arrière.

Travail de deux demi-rangs. Têtes flottantes montées sur parallélogrammes.

Réglage de la hauteur de travail par le biais des roues.

Absence de caches et de relèves-fils.

Les +

Machine simple et bon marché.

Faible demande en hydraulique.

Les –

Qualité de travail moyenne : laisse quelques pampres.

A décapité un jeune pied.

Absence de caches de protection et de relèves-fils.

FICHE TECHNIQUE

Epampreuse

Hauteur de travail : de 20 à 40 cm.

Vitesse de travail conseillée : 2,5 à 3 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : 15 l/min.

Durée de vie des lanières : 30 à 40 ha.

Prix : environ 5 000 € HT dans cette configuration (châssis avec deux têtes, écartement hydraulique et roues). Compter 3 €/lanière.

Chabas

 © P. PARROT

© P. PARROT

Descriptif du matériel testé :

Rotor horizontal muni de fils en polymères haute résistance.

Travail de deux demi-rangs à l'avant du tracteur (ici), ou à l'arrière.

Présence de caches.

Pas de possibilité d'avoir de relève-fils.

Les +

Machine simple.

Désherbe en même temps sous le rang.

Les –

Qualité de travail moyenne : laisse quelques pampres.

Casse les fils releveurs s'ils sont au sol.

Ramasse les sarments laissés au sol.

FICHE TECHNIQUE

Epampreuse

Hauteur de travail : de 20 à 70 cm.

Vitesse de travail conseillée : 3 à 4 km/h.

Débit hydraulique nécessaire : 30 l/min.

Prix : 9340 € HT dans cette configuration.

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