Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges : Bordeaux attend la reprise désespérément

Aurélia Autexier - La vigne - n°221 - juin 2010 - page 69

Le cours moyen à dix mois de campagne accuse un recul de 9 % par rapport à l'an passé. Il faut remonter à 2005-2006 pour trouver une situation comparable en valeur. Sur place, la tension monte.

En un an, le cours du tonneau de 900 l de bordeaux rouge a perdu presque 90 euros, passant de 967 à 878 euros, le prix moyen sur les dix premiers mois de la campagne. On s'éloigne encore du fatidique mille euros, la pièce ! Pourtant tout le monde s'accorde pour reconnaître la qualité du 2009. « Le 2008 était moins bon, mais comme la récolte était petite, les prix se sont maintenus, explique un courtier. Aujourd'hui, sur les génériques, la qualité n'a rien à voir avec les cours ! »

« En tant qu'acheteur, je suis aussi étonné des prix, confie un négociant. Cela s'explique peut-être par un changement de nos pratiques. Comme nous manquons de visibilité, nous négocions d'abord avec la grande distribution. Lorsque le marché est quasiment fait, nous passons aux achats. Nous nous approvisionnons en fonction de la demande en aval et non plus, comme avant, en spéculant sur le millésime. »

Comme parfois avec les bonnes années, la campagne a démarré mollement. « C'est le paradoxe des bons millésimes, déclare Bernard Farges, le président de l'ODG Bordeaux. Comme il y a beaucoup de bons vins, les négociants ont le choix et jouent l'attente. Les viticulteurs les plus fragilisés ayant besoin de trésorerie, cèdent. Au final, cela plombe le marché. » Après un démarrage mou, l'activité a repris en début d'année, mais la situation n'est pas bonne pour la production. « Si je m'en suis bien tiré, c'est grâce à une médaille au concours d'Aquitaine. Une semaine après, j'ai eu une offre intéressante », confie un viticulteur de Saint-Pey-de-Castets (Gironde).

Confrontés à des cours bas, en dépit d'une belle qualité, certains en arrivent à des extrémités peu habituelles à Bordeaux. Début juin, des individus s'en sont pris à deux maisons de négoce, apposant tags et banderoles devant ces établissements.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :