Dans les déclarations de récolte 2009 de quelques viticulteurs des Charentes et de Midi-Pyrénées, on trouve des rendements allant jusqu'à 1 500 hl/ha pour des vins sans indication géographique. Et à Bordeaux, l'une ou l'autre déclaration atteindrait 1 000 hl/ha. Profitant du fait que les rendements sont libres pour les vins sans indication géographique, ces producteurs ont transféré sur une de leurs parcelles l'excédent récolté en AOC ou en IGP. « C'est condamnable et ça discrédite l'ensemble de la profession », regrette Christophe Forget, président du syndicat général des vignerons de Cognac. A côté de ces manipulations très voyantes, il y en aurait beaucoup d'autres, plus discrètes.
La Cnaoc et la CFVDP ont demandé à l'administration de sanctionner ces agissements. Les Douanes répondent qu'elles n'ont pas de base juridique pour cela, les rendements des vins sans IG n'étant pas plafonnés. Elles ajoutent que ce dossier relève plutôt des fraudes. La profession a également saisi le ministère de l'Agriculture du sujet. Ce dernier devrait demander à l'IFV d'indiquer le rendement agronomique réel chaque année, par cépage, dans chaque vignoble. Un chiffre qui pourrait servir à vérifier l'authenticité des déclarations. En attendant, à Cognac où l'affaire est la plus criante, le BNIC demande aux viticulteurs de ne pas déclarer de rendement supérieur à 250 hl/ha cette année.