Lorsqu'il a traité ses pommiers le 26 mars 2010, Clément Duviallard, jeune arboriculteur installé à Orgnac-sur-Vézère (Corrèze) ne pensait pas qu'il se retrouverait un jour devant le tribunal correctionnel de Brive. C'était sans compter sur ses voisins. Ces derniers, accompagnés de deux associations de défense de l'environnement, le poursuivent, lui et deux de ses confrères. Ils leur reprochent d'avoir traité alors que le vent soufflait à plus de 19 km/h, ce qui est contraire à l'arrêté du 12 septembre 2006. Chaque association demande 1 000 € de dommages et intérêts et le couple de riverains, 3 000 €. Le 13 janvier, lors du procès, leur avocat a présenté les relevés météo de la station la plus proche indiquant que la vitesse moyenne du vent était de 33 à 35 km/h les jours des traitements. Clément Duviallard s'en défend. « Le 26 mars, il n'y avait pas de vent. Les relevés météo ne tiennent pas la route. Ils viennent d'une station située à 14 km de nos vergers. En plus, j'ai utilisé un produit homologué en agriculture bio. En 15 ans, nous avons réduit les traitements de 40 % sur l'exploitation. Dans cette affaire, on veut faire le procès des pesticides alors qu'il s'agit d'un problème de voisinage. » Le substitut du procureur de Brive requiert 1 000 € d'amende dont 500 € avec sursis à l'encontre de chaque agriculteur. Le jugement sera rendu le 10 mars 2011.