Le 4 avril dernier se sont tenus les états généraux de la coopération viticole d'Aquitaine. « Nous vivons une profonde crise qui nous remet en cause. Il faut bouger, s'adapter et assumer des orientations difficiles », a lancé Eric Chadourne, le nouveau président de la FCVA, la Fédération des caves vinicoles d'Aquitaine.
Ce dernier a déroulé la feuille de route : diminution du nombre des metteurs en marché en vrac (de 40 à 5), renforcement de la compétitivité des sites de vinification et de conditionnement, positionnement sur les vins de France et création d'un fonds pour avancer le règlement des récoltes. Eric Chadourne veut aussi une participation plus forte de la coopération dans la gouvernance de la filière et donc dans l'interprofession.
On se hâte lentement
De bonnes intentions qui passent d'abord par des audits techniques et financiers des coopératives. Bref, on se hâte lentement. Guy Château, le directeur général du Crédit agricole d'Aquitaine l'a fait savoir. Les audits le laissent dubitatif. « La coopération n'a pas pour but d'alimenter des cabinets d'audit, a-t-il signalé. Il faut relever le défi de l'offre produit, de l'outil industriel, de la capacité à payer des hommes compétents, sans oublier que la valeur ajoutée doit descendre dans la poche des adhérents. »
Tout en adressant un avertissement : « Depuis deux mois, les prix remontent. Il ne faudrait pas que ce soit un alibi pour ralentir vos efforts. »
D'autres invités ont rappelé aux coopératives l'urgence de la situation. Alain Rousset, le président du conseil régional, a martelé qu'elles étaient trop nombreuses, singulièrement dans le Bordelais. Le préfet de la région, Dominique Schmitt, a demandé « que négoce et production aillent vers des approches contractuelles ». Il l'a écrit à l'Union des maisons de Bordeaux. Il attend leur réponse.