« Il y a un mois et demi, avec le syndicat Jeunes agriculteurs, nous avions rencontré le sous-directeur de la DDTM pour l'alerter sur la multiplication des vols. Je ne pensais pas que je serais concerné à ce point », raconte Stéphane Picas.
Vigneron à Corconne, dans le Gard, il a subi depuis quatre vols successifs, pour un montant estimé à 5 000 euros. Le soir du 20 avril, vers 22 h 30, c'est sur une parcelle clôturée où il stocke son matériel que des voleurs viennent dérober des piquets de vigne. Son voisin les aperçoit. Il le prévient aussitôt, puis tente de leur barrer la route avec sa voiture. Mais les voleurs forcent le passage et s'enfuient.
Tir dans les pneus
Les deux jeunes vignerons alertent la gendarmerie et les poursuivent. Pour tenter de les arrêter, Stéphane Picas tire un coup de fusil de chasse dans les pneus d'un des deux fourgons. Personne n'est blessé. Puis la brigade d'intervention de Saint-Matthieu-de-Tréviers, dans l'Hérault, réussit à stopper le fourgon à un barrage.
Les gendarmes interpellent le conducteur, de même que Stéphane Picas, qu'ils mettent en garde à vue avant de le transférer à Castelnau-le-Lez. Dès le lendemain matin, son syndicat se mobilise. Une cinquantaine d'agriculteurs et viticulteurs se retrouvent devant la gendarmerie pour le soutenir. Il sera libéré sous contrôle judiciaire dans l'après-midi, tout en étant inculpé pour violence avec usage d'arme. Il doit comparaître le 6 juin devant le tribunal correctionnel de Montpellier.
Depuis le 20 avril, d'autres voleurs lui ont dérobé du gasoil et des pièces de tracteur. « Nous serons là le 6 juin pour soutenir Stéphane Picas. Et nous allons continuer d'alerter les pouvoirs publics », affirme Jean-Baptiste Crouzet, le président des Jeunes agriculteurs du Gard.
Une pétition circule
Avec la FDSEA et le syndicat des vignerons, le 2 mai, les JA ont lancé une pétition pour protester contre ces vols à répétition et demander que des actions soient menées contre les recycleurs qui acceptent ces ferrailles volées.
Un référent pour les vols agricoles
Pour faciliter ces dépôts de plainte, un gendarme spécialisé dans les vols agricoles devrait être désigné prochainement dans chaque gendarmerie du Gard. De son côté, le syndicat Jeunes agriculteurs invite les victimes d'un vol à déposer plainte systématiquement, pour que les pouvoirs publics prennent conscience de la fréquence de ces délits, et parce que les renseignements donnés peuvent aider les enquêteurs.