Charles Pérez a démarché la Chine « à la chinoise, révèle-t-il. Je m'y suis rendu seul pour débusquer les importateurs et créer un réseau commercial ». En 2005, des amis chinois qui vivent en France le mettent en contact avec certains de leurs compatriotes du sud du pays. Ces derniers désirent acheter du vin pour le revendre à leurs proches. « Nous avons mis en place une première expédition pour couvrir leurs besoins depuis la fête de la Lune, en septembre, jusqu'au nouvel an chinois, en février. Ce sont les périodes phare de consommation de vin, avec la Saint-Valentin en mai et la fête nationale en octobre », explique le vigneron à la tête du Mas Bécha, à Ponteilla (Pyrénées-Orientales).
Restructuration
Cette année-là, Charles Pérez expédie 15 000 cols. Il essuie les plâtres. « Le solde du règlement (30 % de la facture) a failli ne jamais arriver. » Le jeune homme ne se décourage pas. Il multiplie les voyages en Chine. A chaque fois, il noue des contacts. Avec deux Français résidant sur place, il crée Wineo, une société de distribution de vins à Shanghai orientée vers la vente en grande distribution. Par ce canal, il expédie jusqu'à 30 000 cols en 2008. Aujourd'hui, il a réduit la voilure à 12 000 cols.
Entretemps, il a restructuré son exploitation, réduisant sa superficie de 100 à 25 ha. « Je vends moins en grande distribution. Je travaille avec la restauration. Mes vins sont présents dans plus d'une cinquantaine d'établissements à Shanghai. Des “Western Food” qui proposent de la nourriture occidentale. » Il a augmenté ses prix de vente, 6 € en moyenne le col au départ de sa cave, contre 2 à 3 € auparavant. Il a obtenu l'aide Sidex d'Ubifrance, l'aide à la promotion dans les pays tiers de l'Union européenne et une enveloppe de la région. Cette année, il a perçu 7 000 € environ.
Aujourd'hui, il veut s'associer avec des vignerons chinois.