Le 3 octobre, la veille de la venue de Nicolas Sarkozy dans le Gard, Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Écologie, abrogeait trois permis de prospection pour les gaz de schistes. Le président de la République a confirmé ce revirement le lendemain, lors de son déplacement à Alès. Deux semaines plus tôt, la Confédération paysanne, qui participe depuis le début à la mobilisation citoyenne, avait lancé l'alerte sur les prospections qui se préparaient. Le 22 septembre, elle diffusait un communiqué de presse annonçant que des vignerons avaient reçu des courriers de leur préfecture leur demandant de laisser le libre l'accès de leurs parcelles à des engins de prospection dès la fin des vendanges. Cette information a fait réagir. Certains ont imaginé que les prospecteurs pourraient entrer librement dans leurs parcelles et y creuser des trous, sans avoir à demander d'autorisation. En fait, il semble qu'il était simplement question, dans un premier temps, de poser des sondes en bout de champ. Quoi qu'il en soit, le gouvernement a mis fi n à l'affaire. Deux de ces permis étaient détenus par la société américaine Schuepbach Energy, qui voulait utiliser la fracturation hydraulique, une méthode interdite en France depuis juin dernier.
Le troisième avait été accordé à Total, qui ne parlait plus de fracturation hydraulique, mais entendait bien commencer à prospecter.