Cette année, Bordeaux devrait mettre sur le marché entre 200 000 et 300 000 hl de vin sans indication géographique (VSIG), dont le plus gros des volumes en merlot. « La coopération produira 130 000 hl de VSIG contre 30 000 hl l'an dernier », affirme Éric Chadourne, de la fédération des coopératives d'Aquitaine.
Côté vignerons indépendants, les volumes sont plus difficiles à cerner. Certes, l'accord adopté par l'interprofession est incitatif. Il prévoit que les exploitations qui ne revendiquent que 91 % de leurs surfaces d'AOC Bordeaux, Bordeaux Supérieur ou Côtes-de-Bordeaux soient dispensées de la mise en réserve de 5 hl /ha de la production d'AOC. Mais certains hésitent encore…
La campagne a démarré tôt puisque près de 31 000 hl de VSIG merlot millésime 2011 ont déjà été échangés fin octobre, contre à peine 500 hl l'an dernier, à la même époque.
« Ces achats sont surtout des réservations sur souche qui avaient été passées entre le négoce et les coopératives au moment où l'on craignait que la sécheresse limite les volumes produits, analyse le courtier Xavier Coumau. Les pluies qui sont intervenues par la suite ont modifié la donne. » Les premières transactions ont été enregistrées à des prix compris entre 60 et 70 €/hl, mais aujourd'hui le négoce revoit ses propositions à la baisse avec des offres entre 50 et 60 €/hl. En proposant des cours à 50 €/hl, le négoce essaierait-il de déstabiliser les Languedociens qui campent sur des prix plus élevés ? « Le problème de ce nouveau marché, c'est qu'on n'en connaît pas très bien les règles. Tant qu'on ne connaîtra pas les volumes produits, ce sera difficile de se positionner », estime Rémy Garuz, PDG de Producta. Les chiffres de déclaration de récolte devraient permettre de clarifier la donne.