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© J.-C. GRELIER/GFA
LA VIGNE : La Chine encourage-t-elle toujours la production de vin ?
Wu Xilin : Le développement de l'agriculture est d'une grande importance pour nous, car il nous faut nourrir plus d'un milliard d'habitants. Nous n'avons que 7 % des terres cultivables du monde alors que nous représentons 20 % de la population mondiale. Nous devons assurer de bons rendements en céréales. C'est le premier souci du gouvernement. Ensuite, nous encourageons les cultures économiques, parmi lesquelles celle du raisin pour faire du vin.
Quel rôle la France peut-elle jouer ?
W. X. : La France a introduit la production du vin en Chine au début des années quatre-vingt par une joint-venture. Maintenant, il y a des coopérations partout entre investisseurs chinois et français. Et il y a encore beaucoup d'investissements à faire. C'est ma responsabilité de promouvoir les investissements croisés et le commerce entre la France et la Chine.
Quelle est la politique de la Chine à l'égard des importations de vin ?
W. X. : La Chine attache beaucoup d'importance à l'équilibre de son commerce extérieur. Nous n'avons pas l'intention d'augmenter indéfiniment le solde de notre balance commerciale. Mais pour cela, nous n'allons pas limiter nos exportations : nous allons augmenter nos importations. Il faut que nous consommions davantage que maintenant.
Concrètement, comment encouragez-vous les importations ?
W. X. : Je vous donne un exemple. La foire de Canton a été créée dans les années cinquante pour exporter nos produits. Nous y avons fait ajouter des pavillons spécialement dédiés aux produits d'importation. Et pour le printemps 2012, nous avons l'intention de créer un pavillon spécial pour les produits français. De même, dans la province très dynamique de Jiangsu (province côtière au nord de Shanghai) va s'ouvrir en mars prochain une foire spécialement dédiée aux produits d'importation.
Peut-on s'attendre à une nouvelle baisse des taxes à l'importation des vins et spiritueux ?
W. X. : C'est en discussion. En tout cas, le gouvernement ne veut pas limiter les importations de produits de luxe.
Beaucoup de marques ou d'appellations françaises sont victimes de contrefaçon en Chine. Votre gouvernement est-il résolu à lutter contre ce problème ?
W. X. : Oui. Nous faisons un grand effort pour défendre le droit de propriété intellectuelle. Récemment, nous avons découvert six lieux de contrefaçon de vin. Nous avons tout détruit. De très lourdes sanctions ont été prononcées contre les fraudeurs. Le gouvernement lutte contre toutes les contrefaçons. En même temps, le ministère du Commerce diffuse des informations auprès du public pour lui expliquer ce que sont les vins français.
