Tempête dans un verre de blaye ? Le 22 décembre dernier, l'assemblée générale du Syndicat de Blaye Côtes de Bordeaux a été houleuse.
En cause : les hausses vertigineuses de cotisations demandées par les responsables du syndicat pour financer leur plan destiné à contenir l'offre et à booster la demande.
En novembre, lors de la précédente AG, les viticulteurs opposés à ces hausses avaient obtenu le rejet du plan. Ce 22 décembre, les responsables du syndicat sont donc revenus devant leurs troupes avec un projet moins coûteux. Et en fin de journée, la nouvelle cotisation syndicale était adoptée : 1,85 €/hl au lieu des 2,30 €/hl demandés en novembre. Soit une baisse de 20 % qui se traduit par des coupes sombres dans le plan à cinq ans envisagé. Mais une hausse considérable par rapport aux 32 centimes par hectolitres prélevés sur le millésime 2009.
Renforcer l'image de l'appellation
Voilà donc le syndicat doté de 700 000 euros par an. Quelles actions mènera-t-il avec ce budget ? « Nous allons renforcer l'image et la notoriété de notre appellation », promet Christophe Terrigeol, président du syndicat. En fait, la première étape du plan a déjà été réalisée : une étude de notoriété qui démontre que l'appellation est connue en France et qu'elle est dans le top 10 des AOC les plus vendues. Le hic : Blaye Côtes de Bordeaux souffre de surproduction et n'est pas assez valorisée. 40 % des bouteilles de l'AOC sont vendues à un prix inférieur à 3 euros en grande surface. Quant à l'export, il ne dépasse pas 7 % des volumes produits. D'où la nécessité de redresser la barre.
L'objectif, d'ici 2015, est de diviser par deux le nombre de bouteilles vendues en dessous de 3 euros, de passer de 2 à 10 % des vins vendus entre 7 et 20 euros en grandes surfaces et de tripler les volumes à l'export. Toute une panoplie d'actions est programmée : communication à la radio, insertions publicitaires dans la presse professionnelle, actions collectives à l'export, communication en interne afin que les viticulteurs aient un discours homogène autour de l'appellation.
Reste un autre chantier. Celui de faire comprendre aux producteurs la nécessité de mettre de l'argent dans le marketing. « Nous devons faire preuve de pédagogie et expliquer au viticulteur qu'il ne peut plus attendre, chez lui, qu'on vienne lui acheter son vin », martèle Christian Terrigeol.