« On ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle, souligne Laurent Ménestreau, président du Syndicat de l'appellation Saumur rouge, qui a perdu 35 % de ses volumes en dix ans. Nous devons adapter nos vins au goût des consommateurs sans perdre notre âme. »
L'Anjou rouge subit un recul de même ampleur. Pour inverser la tendance, les responsables de ces deux appellations ont fait appel à l'entreprise Vivélys, fin 2011. Celle-ci a signé un contrat avec la Fédération viticole de l'Anjou et doit bâtir un plan d'actions pour les prochaines années.
Vivélys va analyser l'offre en soumettant les vins à un jury de dégustation, dresser un bilan des recherches et expérimentations menées dans la région et étudier le savoir-faire régional en matière de production de rouges. Elle va aussi analyser les structures techniques régionales.
Le temps presse
Au terme de son étude, Vivélys proposera des marges de progression. Les AOC décideront des actions concrètes à mettre en œuvre.
Déjà, de nouveaux itinéraires de vinification sont expérimentés. « On a commencé à travailler sur la thermovinification, la micro-oxygénation et les copeaux avec des résultats intéressants, précise Laurent Ménestreau. Mais pour être efficaces, les changements devront toucher l'ensemble de la production. »
Le temps presse. L'ensemble des AOC rouges d'Anjou et de Saumur représentait 280 000 hl en 2000, contre 195 000 hl aujourd'hui. L'Anjou et le Saumur rouge reculent. Seul le Saumur-Champigny se maintient. Deux raisons expliquent cette baisse. L'astringence, voire l'acidité parfois trop marquée du cabernet franc, n'est plus appréciée des consommateurs. Et la production s'oriente de plus en plus vers le rosé, voire les bulles.