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VIGNE

Complanter sans s'échiner

Martin Caillon - La vigne - n°239 - février 2012 - page 44

Basé dans le Vaucluse, NR Concept a conçu un godet vibrant pour faciliter l'arrachage des souches et une tarière planteuse qui permet de remplacer les manquants avec des plants à racines longues.
 PHOTOS M. CAILLON

PHOTOS M. CAILLON

Nicolas Rogier s'est creusé les méninges pour faciliter les complantations. Le 13 janvier, il recevait « La Vigne » au clos des Saumanes, à Châteauneuf-de-Gadagne (Vaucluse), pour une démonstration de son godet vibrant et de sa tarière planteuse express adaptables sur une minipelle. Les deux outils ont évolué dans une vigne palissée, sur un sol de galets roulés. Ils ont pourtant travaillé sans difficulté et vite.

L'arrachage avec le godet vibrant n'a duré qu'une minute par souche. La tarière planteuse a été aussi rapide à mettre en terre le plant avec son tuteur et à l'arroser à partir d'une citerne embarquée sur la minipelle. L'envergure de la flèche portant les outils permet de complanter quatre rangs plantés à 2 m en un seul passage. Deux personnes suffisent à complanter 60 à 80 pieds à l'heure en moyenne pour un coût de 60 euros HT de l'heure, selon Nicolas Rogier.

Plants à racines longues

L'innovation apporte aussi un plus sur le plan qualitatif. La complantation avec des plants à racines longues devient non seulement possible mais recommandée.

« Nous bousculons les habitudes car jusqu'alors, les plantations étaient réalisées avec des plants aux racines coupées », remarque Nicolas Rogier.

« La complantation n'est jamais aussi chère que lorsque le pied ne prend pas », souligne Xavier Anglès, gérant du domaine voisin Le bois de Saint-Jean, à Jonquerettes. Ce vigneron a complanté 3 000 pieds grâce à la machine en 2010, avec un taux de reprise d'au moins 95 %. « En 2011, nous avons remplacé 2 200 plants, avec un taux de reprise de 98 % et en gagnant presque une année sur le développement de la plante », assure Maxime Allègre, employé au clos des Saumanes.

Basé à Jonquerettes, NR Concept a vendu neuf machines. La tarière planteuse pour satisfaire à l'obligation de complanter dans les AOC ? Une idée à creuser.

1 Le godet vibrant

Il est attelé à une minipelle. Le fond, à claire-voie, est constitué de deux à quatre barreaux montés sur un excentrique. Le godet creuse en dessous du fil porteur, sans l'endommager.

2 Tamisage de la terre

Le chauffeur fait vibrer les barreaux pour passer au crible la motte de terre agglomérée autour du cep. La terre ne colle pas à la paroi du godet.

Elle s'effrite et retombe, meuble, dans le trou qui recevra le futur plant.

3 Évacuation du cep et des cailloux

Mis à nu, le cep est mis de côté avec les gros cailloux restés dans le godet.

Le chauffeur creuse une seconde fois pour extraire un maximum de racines. Puis il rebouche et nivelle le trou. Le tout prend en moyenne une minute par cep.

4 La tarière planteuse

Les plants, stockés sur une plateforme à l'avant de la minipelle, sont insérés par une trappe à l'intérieur du cylindre de la tarière. Celle-ci peut recevoir aussi bien des plants à racines longues, tuteurés ou en pots.

5 Creusement du trou

La flèche de la minipelle exerce une pression sur la tarière pour l'enfoncer de 30 à 50 cm selon la longueur des racines. La rotation du trépan, conique et muni d'une dizaine de dents en carbure de tungstène, facilite sa pénétration.

6 Dépose du plant et arrosage

Le chauffeur ouvre la partie inférieure de la tarière et libère le plant. Tandis qu'elle remonte, un système de double crochet éclate la cavité pour éviter le lissage du trou. Le plant est ensuite tassé au pied après avoir été arrosé de trois litres d'eau.

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