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ACTUS - FRANCE

Nouveau regard sur les droits de plantation

Bertrand Collard - La vigne - n°240 - mars 2012 - page 15

ANALYSE - Selon un économiste, les arguments de la Commission européenne en faveur de la libéralisation des plantations ne tiennent pas. Pour autant, les droits ne sont pas la panacée.

« L'argument massue de la Commission européenne, c'est que les droits de plantation empêchent les exploitations de grandir et donc de faire des économies d'échelle », explique Étienne Montaigne, professeur au Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes. Il faudrait donc libéraliser les plantations. Mais selon cet économiste, l'argument de la Commission ne tient pas car, « en vingt ans, la surface moyenne des exploitations viticoles a doublé en France ». Plus profondément, il affirme que « vouloir à tout prix augmenter la taille des exploitations est un non-sens ».

50 000 ha de droits

En étudiant les données du réseau d'information comptable agricole entre 2005 et 2007, il a observé que les grandes exploitations en vin de table ont effectivement un revenu supérieur aux petites. Mais cette règle ne s'applique pas aux exploitations vendant à des prix élevés. Au contraire : dans cette catégorie, les revenus fléchissent quand la surface augmente.

L'économiste a étudié les droits de plantation à la demande de l'Arev (Association européenne des régions viticoles), opposée à leur libéralisation. Le 2 mars, il a restitué ses travaux. Aux défenseurs des droits, il a rappelé qu'ils n'empêchent nullement les erreurs et les crises sévères de surproduction.

Il a calculé que la France dispose de 50 000 ha de droits. Dans notre pays, c'est le principe de leur répartition égalitaire entre les demandeurs qui limite la croissance et empêche la création d'exploitations nouvelles. Un principe qui n'existe pas ailleurs. Plus de détails sur Lavigne-mag.fr.

Multiples soutiens

Début mars, la Bulgarie a pris position contre la libéralisation des droits de plantation, portant à quinze le nombre d'États membres opposés à leur disparition. En France, la Cnaoc (Confédération nationale des AOC) et l'Anev (Association nationale des élus du vin) ont réussi leur opération de mobilisation. À leur initiative, 1 200 communes ont voté une délibération en faveur du maintien des droits de plantation, ainsi que sept conseils régionaux et une vingtaine de conseils généraux.

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