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ACTUS - FRANCE

Tractations autour d'une aide

Bertrand Collard - La vigne - n°243 - juin 2012 - page 24

OCM - À partir de 2014, la viticulture sera aidée à hauteur de 281 millions par an. Les discussions sur l'utilisation de cette enveloppe ont déjà commencé, avec d'inévitables frictions.
Denis Verdier, le président de la Confédération des coopératives vinicoles de France, estime que la distribution de l'aide à l'investissement dans les chais n'a pas été favorable aux coopératives.

Denis Verdier, le président de la Confédération des coopératives vinicoles de France, estime que la distribution de l'aide à l'investissement dans les chais n'a pas été favorable aux coopératives.

Le prochain programme européen d'aide à la viticulture démarrera en 2014. Mais, déjà, les appétits s'aiguisent. Et pour cause, il sera doté de 281 millions d'euros par an, soit 1,4 milliard d'euros pour les cinq ans qu'il durera, contre 1,2 milliard d'euros pour la période 2009-2013 en cours. « La viticulture n'a jamais eu autant d'argent », savoure un responsable professionnel. Comment l'utiliser ? Les discussions ont déjà démarré, avec d'inévitables frictions.

Rappelons que cette enveloppe finance plusieurs mesures, dont l'aide à la restructuration, à la distillation des prestations viniques, à la promotion dans les pays tiers et à l'investissement dans les chais. Les accrochages portent sur cette dernière mesure, stoppée depuis 2010, mais qui va reprendre en 2014.

Denis Verdier, président de la Confédération des coopératives vinicoles de France, estime que cette aide – 297 millions d'euros – a fait l'objet d'un « saupoudrage » et que sa distribution n'a pas été « favorable aux coopératives ». Il plaide pour l'introduction de critères d'attribution plus restrictifs, dont un plancher.

L'investissement ne doit pas être bridé

À l'inverse, les Vignerons indépendants de France soutiennent que l'aide a été répartie proportionnellement au poids des deux familles. « 57 % de l'enveloppe sont allés aux caves particulières alors qu'elles vinifient 55 % de la récolte française. Les choses me paraissent donc équilibrées », explique Michel Issaly. Le président des Vif met en garde : « Attention à ne pas fixer de critères trop restrictifs, nous risquerions de ne pas pouvoir consommer toute l'enveloppe. Or, les budgets inutilisés retournent à Bruxelles. »

Au-delà de ces divergences, tout le monde semble d'accord sur un point : l'investissement est la seule mesure dont le financement peut consommer les 200 millions d'euros supplémentaires dont bénéficiera la viticulture française. Il s'agit donc de ne pas trop le brider. Mais il s'agit aussi de ne pas reproduire la situation passée qui a conduit FranceAgriMer à fermer l'enveloppe dès 2010, devant l'afflux de demandes. L'une des solutions pourrait être de réduire le taux d'aide qui est de 40 % aujourd'hui.

Un groupe de travail du conseil spécialisé de FranceAgriMer a planché sur ces questions. Trois autres groupes se sont demandés comment améliorer les aides à la restructuration, à la promotion dans les pays tiers et à la distillation des prestations viniques. Un cinquième a étudié la possibilité de financer de nouvelles mesures, apparemment sans résultats. Tous doivent rendre compte de leur travail au conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer de juillet. Celui-ci décidera en octobre ou en novembre de la somme à réserver à chaque mesure et des modalités d'attribution.

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