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TRISTANT LAMY, le directeur de l'agriculture et de la communication du Crédit agricole Champagne-Bourgogne, estime qu'il est « important de reconnaître la spécificité des vignerons et de réunir dans un seul lieu toutes les compétences dont ils peuvent avoir besoin ». © M. JOLY
Le 6 juin dernier, le Crédit agricole Champagne-Bourgogne a ouvert son troisième Espace viticole à Chablis (Yonne), après ceux de Bar-sur-Seine et de Bar-sur-Aube, dans l'Aube. Cette caisse régionale opère sur l'Aube, l'Yonne, la Côte-d'Or et la Haute-Marne.
« Dans l'Yonne, 80 % des vignerons sont clients du Crédit agricole, souligne Tristan Lamy, directeur de l'agriculture et de la communication du Crédit agricole Champagne-Bourgogne. C'est important de reconnaître leur spécificité et de réunir dans un seul lieu toutes les compétences dont ils peuvent avoir besoin. C'est-à-dire un expert de l'assurance et du crédit bien sûr, mais aussi de la transmission, de l'exportation, de l'épargne salariale et de la gestion du patrimoine. »
Un espace de conférence pour accueillir des experts
Les vignerons continueront à aller dans leurs agences pour effectuer les opérations courantes (dépôt de chèques, etc.). Ils pourront se rendre dans les Espaces viticoles pour des besoins spécifiques. Ces conseillers spécialisés peuvent aussi se déplacer chez eux ou s'adresser à eux par visioconférence.
L'agence de Chablis a été agrandie pour accueillir l'Espace viticole, qui comprend une petite salle de conférences. « Nous allons organiser des rencontres avec des experts dans différents domaines, poursuit Tristan Lamy. Notre objectif est d'accompagner les vignerons mais aussi de les aider à anticiper. »
Un quatrième Espace viticole va ouvrir en octobre à Beaune (Côte-d'Or). « Nous aurons ainsi maillé tout notre territoire, conclut Tristan Lamy. Cela fait un siècle que nous croyons en la viticulture et en l'agriculture. Ces espaces sont l'occasion de le rappeler. » BNP Paribas affiche les mêmes priorités. Ce groupe bancaire a inauguré une maison de la viticulture à Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse, le 31 mai : la quatrième ouverture en deux ans après celles de Colmar (Haut-Rhin), Beaune et Épernay (Marne). « Nous avions déjà un pôle agri-viti à Carpentras car c'est un secteur économique très important dans ce département, précise Françoise Puzenat, directrice des agences BNP Paribas du Vaucluse. Le concept des maisons de la viticulture s'appuie sur celui des maisons des entrepreneurs. Notre objectif est de réunir des compétences professionnelles et patrimoniales sur un même lieu. Nous avons quatre collaborateurs à Châteauneuf-du-Pape, dont l'un est également viticulteur. Trois autres sont basés à Carpentras. »
BNP Paribas n'était pas encore présente à Châteauneuf-du-Pape. La banque a choisi ce lieu emblématique à dessein pour monter sa volonté d'être visible sur le marché viticole. « Nous sommes les challengers, mais les clients qui nous recommandent nous ont vus travailler sur la durée, témoigne Françoise Puzenat. Les premiers retours suite à cette ouverture sont bons. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien dans ce milieu. Les vignerons attendent de nous d'être compris et entendus dans leurs attentes spécifiques, notamment pour compenser leur dépendance à la météo. Mais ils attendent aussi une vraie expertise bancaire, surtout avec les lois qui évoluent vite. Nous avons le projet de les accompagner de manière encore plus forte sur la transmission et l'export d'ici la fin de l'année. »
Des experts en financement, des services de banque privée
Le mouvement ne semble pas prêt de s'arrêter. Le Crédit agricole Nord-Est, la caisse régionale implantée dans la Marne, l'Aisne et les Ardennes, va créer des plates-formes d'expertises viticoles dans la Marne au cours du premier semestre 2013.
« Nous sommes la référence en Champagne et entendons le rester, commente Daniel Vatel, responsable viticulture au Crédit agricole Nord-Est. Nos plateformes vont couvrir le vignoble. Elles regrouperont des experts en financement, banque privée, transmission, installation, assurances, ainsi que des juristes et des fiscalistes. Ces experts pourront échanger plus facilement sur un même dossier. Le partage d'expériences est important dans un contexte qui se complexifie. »
La Banque populaire y réfléchit
La Banque populaire n'a pas d'espace dédié à la viticulture mais y réfléchit. « Nous le faisons déjà en agriculture, précise Jean-Philippe Leclère, en charge de l'animation viticole et agricole au sein de la Banque populaire Lorraine-Champagne. Actuellement, certaines agences implantées dans le vignoble réalisent 80 % de leur activité en viticulture. Ce système fonctionne bien et le conseiller est spécialisé en viticulture pour répondre aux besoins de la clientèle. Nous allons voir si nous allons plus loin dans la spécialisation. »
