BORDEAUX : 1 000 euros le tonneau
« Nous revendiquons un prix du tonneau à quatre chiffres pour le bordeaux rouge. Il faut que le millésime 2012 soit rémunérateur », a annoncé Patrick Vasseur, le président de la FDSEA de Gironde, le 12 octobre lors d'une conférence de presse regroupant cinq organisations professionnelles.
Lors de la dernière campagne, le prix moyen du millésime 2011 de bordeaux rouge s'est élevé à 954 euros le tonneau de 900 litres.
« Nous devons retrouver un niveau de prix satisfaisant sans nous couper des distributeurs. C'est jouable », a ajouté Bernard Solans, à la tête des coopératives d'Aquitaine. Six jours plus tard, la production rencontrait le négoce lors d'une réunion de la commission vrac du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Au programme : se mettre d'accord sur le prix du tonneau en dessous duquel des contrôles seront systématiquement lancés pour s'assurer de la qualité des vins vendus en vrac. C'est le moyen qu'a trouvé la filière pour mettre la pression sur les spécialistes des bas prix. L'an dernier, production et négoce s'étaient retrouvés sur 850 euros le tonneau.
Cette année, les viticulteurs veulent fixer la barre à 950 euros. Le négoce penche pour 900 euros. Chacun est ressorti bredouille de la réunion de la commission vrac. Une nouvelle rencontre doit avoir lieu début décembre.
« Je comprends cette demande à 1 000 euros le tonneau, indique Allan Sichel, président de l'Union des maisons de Bordeaux. Elle est légitime. Nous devons avoir l'objectif de mieux valoriser le bordeaux rouge. Mais on ne peut pas dicter un prix. C'est artificiel. »
CÔTES DU RHÔNE : 5 €/hl de plus que l'an dernier
Ce mois d'octobre, le Syndicat général des vignerons des côtes du Rhône a fait passer ce message : aucun hectolitre de côtes-du-rhône 2012 ne sera vendu à moins de 100 euros ! « Tout laisse à penser que la récolte sera inférieure à la commercialisation, qui s'est élevée à 1,51 million d'hectolitres en 2011-2012, indique Philippe Pellaton, le président du syndicat. Cela va contribuer à réduire le stock et à tendre le marché. »
Avec cela, la qualité est au rendez-vous. Le millésime 2012 s'annonce « prometteur ». Le syndicat est engagé dans une démarche de valorisation du cours depuis trois ans. Comme les autres années, il diffuse à ses adhérents une grille de négociation commerciale. Pour la campagne 2012-2013, ce document vise un prix plancher de 100 €/hl pour l'entrée de gamme, de 115 €/hl pour le milieu de gamme et de 125 €/hl du rhône rouge.
En 2011-2012, le prix moyen de ce vin s'est établi à 109,60 €/hl, en légère hausse par rapport aux 108,30 €/hl obtenus en 2010- 2011. L'entrée de gamme (19 % des transactions) s'est située entre 95 et 100 €/hl. Dans le milieu de gamme, 60 % des transactions se sont réalisées entre 100 et 115 €/hl. Les prix demandés cette année correspondent à une hausse de 5 €/hl par rapport à la dernière campagne.
LANGUEDOC : Les prix planchers devraient être tenus
Dès le 24 septembre, les organisations de la production d'IGP du Languedoc ont parlé d'une seule voix pour réclamer « des seuils minimums de prix pour la nouvelle campagne ». Pour les vins de cépage rouges IGP Pays d'Oc, la production demande 75 €/hl. Elle réclame 70 €/hl pour les rosés, 90 €/hl pour le chardonnay et 85 €/hl pour le sauvignon.
Les producteurs ne devraient pas avoir de mal à obtenir ces prix. La récolte de chardonnay est en forte baisse. Les lots de belle qualité de ce cépage se vendent au-delà de 100 €/hl en IGP Pays d'Oc. Le prix moyen du cabernet sauvignon rouge IGP Pays d'Oc se situe d'ores et déjà au niveau du plancher sur les treize premières semaines de campagne. Le merlot est légèrement en dessous, mais vu les faibles volumes récoltés du fait de la coulure, les cours ne devraient pas tarder à se raffermir.
Quant aux IGP sans mention de cépages, les rouges sont à 71 €/hl et les blancs à 60 €/hl, alors que la production avait fixé le plancher à 65 €/hl.