Dans une publication récente, Koen Deconinck et Johan Swinnen, deux chercheurs en économie à l'université de Leuven (Belgique), soutiennent, graphiques à l'appui, que la fin des droits de plantation bénéficierait à trois catégories de personnes. Les consommateurs « profiteraient d'une plus large gamme de vins à des prix plus bas », les propriétaires de terres non plantées verraient leurs biens orientés à la hausse et, enfin, les « nouveaux arrivants dans le secteur viticole » rencontreraient moins d'obstacles qu'aujourd'hui.
En revanche, les principaux perdants seraient les propriétaires viticoles, la valeur de leurs biens étant amenée à baisser. Koen Deconinck précise : « Toutes les régions européennes ne seraient pas touchées de la même manière. Dans la Rioja, où le prix des droits de plantations est très élevé, la libéralisation aurait un impact considérable. »
Un investissement lourd
Contrairement aux défenseurs des droits de plantation, Koen Deconinck ne croit pas qu'une aire d'appellation se trouverait plantée du jour au lendemain après la libéralisation. D'abord parce que beaucoup des meilleures terres le sont déjà, ensuite parce que planter est un investissement lourd.
Les régions très exportatrices ou bénéficiant d'un vaste marché profiteraient de la libéralisation car elles pourraient fournir davantage. En revanche, celles dont les marchés sont essentiellement locaux risquent d'avoir du mal à ajuster leur offre à la demande sans passer par une baisse des prix.