La colère gronde dans le Midi. En cause : l'exclusion de la viticulture des droits au paiement de base (DPB). Ces DPB sont appelés à succéder aux droits à paiement unique (DPU) lors de la prochaine OCM prévue pour 2014. Les organisations professionnelles viticoles et le gouvernement n'en ont pas voulu. Or, des vignerons du Midi touchent des DPU. Ils craignent donc de perdre ces aides.
Le 22 avril, une soixantaine de viticulteurs de l'Aude et des Pyrénées-Orientales ont envahi les jardins de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) à Carcassonne (Aude). « En Languedoc-Roussillon, la viticulture reçoit 6,2 millions d'euros par an au titre des DPU. Pour le seul département de l'Aude, 18 000 ha sont concernés pour 2,6 millions d'euros. Il est hors de question d'y renoncer, martèle Frédéric Rouanet, viticulteur à Pépieux et élu président du Syndicat des vignerons de l'Aude le 21 mars dernier. Nous sommes une des régions de France où les rendements sont les plus faibles. Dans l'Aude, le revenu à l'hectare se situe entre 2 000 et 3 500 euros. Cette aide est vitale. »
Distorsion de concurrence
« L'Espagne a demandé les DPB. Cela va créer une distorsion de concurrence sur les entrées de gamme, majoritairement produites dans notre région », ajoute-t-il.
Enfin, le tout nouveau président fait valoir qu'en excluant la viticulture de cette aide, elle est également privée des aides au verdissement accordées par l'Europe. Après leur coup d'éclat, les viticulteurs ont obtenu un rendez-vous au ministère de l'Agriculture le 7 mai.