En France, quatre vignerons sur dix ont plus de 50 ans. Ce pays perd son patrimoine viticole. Ses parts de marché reculent, de même que ses possibilités d'accompagner à l'avenir la croissance du marché mondial du vin. Dans le dispositif qui va succéder au système des droits de plantation, la France risque de ne pas être capable de répondre à l'augmentation de la demande si le taux de croissance du vignoble est limité à 1 %. Nos compétiteurs du Nouveau Monde plantent où ils veulent et ils ne font qu'augmenter leurs volumes de production, la qualité de leurs produits et leurs parts de marché. Voulons-nous leur laisser le leadership ? En France, vous avez cet outil que sont les interprofessions, où producteurs, transformateurs et metteurs en marché peuvent se mettre autour de la table pour adapter la production à la demande des consommateurs, gérer les volumes et décider quand, où et quoi planter. Le vignoble européen a perdu 41 000 ha en un an. Ces dernières années, il a reculé de 9 %. Alors que, dans le même temps, 302 000 ha de droits à planter n'ont pas été utilisés selon la Commission européenne. Le système actuel des droits de plantation ne permet pas aux producteurs performants d'investir facilement. Il est figé et inefficace.
José Ramon Fernandez, secrétaire général du Comité européen des entreprises vins, lors d'un débat sur les droits de plantation organisé le 30 mai par l'association Europe Val de Loire au lycée agricole de Fondettes (Indre-et-Loire)