Le Midi aura-t-il droit de chaptaliser lors des prochaines vendanges ? La réponse ne sera officiellement donnée qu'au moment des premiers contrôles de maturité. Mais Coop de France Languedoc-Roussillon a employé les grands moyens pour décrocher cette autorisation. Fin juin, l'organisation a adressé à Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, un courrier signé par 103 de ses caves adhérentes, revendiquant l'ouverture de cette pratique pour les vendanges 2013.
« Nous voulons montrer que cette requête est une revendication de la grande majorité des coopératives de la région. Les signataires représentent 4,7 millions d'hl », argumente Boris Calmette, le président de Coop de France Languedoc-Roussillon.
Dans sa lettre, il annonce que les coopératives demandent l'enrichissement pour des raisons techniques et œnologiques, et qu'elles seront amenées, pour des raisons économiques, à recourir au sucrage à sec de façon exceptionnelle et dérogatoire.
« Le Languedoc-Roussillon et ces 200 coopératives viticoles ne comprendraient pas que l'équité nécessaire à toute activité économique (...) soit mise à mal par des décisions différentes d'une cour d'appel à l'autre », précise la lettre.
L'OGD Pays d'Oc hostile à la chaptalisation. Coop de France est habilitée à demander la chaptalisation pour les vins sans indication géographique. Si l'autorisation est accordée à cette catégorie de vins, elle le sera automatiquement pour toutes les IGP et AOP de la région qui auront fait une demande d'enrichissement.
Reste à savoir quelle sera la position de l'ODG Pays d'Oc, qui s'est toujours montrée très hostile à la chaptalisation. Ira-t-elle jusqu'à ne pas demander l'enrichissement pour que les IGP Pays d'Oc ne soient pas chaptalisées ? Limitera-t-elle la demande d'enrichissement aux seuls blancs et rosés comme certains s'en font l'écho ? Interrogé par « La Vigne » le 1er juillet, Jacques Gravegeal, le président de l'IGP Pays d'Oc, n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet qui cristallise bien des tensions.