Le projet du gouvernement de limiter les apports d'azote dans les parcelles de plus de 10 % de pente et d'interdire ces apports dès 15 % de pente continue de mobiliser les viticulteurs concernés. Ce projet s'applique aux parcelles se trouvant dans des zones « sensibles » à la pollution par les nitrates. Au total, 21 000 ha seraient touchés, dont 14 000 en Champagne. Les autres vignes se situent en Alsace, dans le Sancerrois, à Crozes-Hermitage ou encore dans les côtes de Provence.
Le 30 juillet, le ministère de l'Environnement a lancé une consultation publique sur son site internet au sujet de ce projet. Aussitôt, le Syndicat général des vignerons de Champagne (SGV) a appelé ses adhérents à y répondre massivement pour manifester leur désapprobation. Le 5 septembre, le site du ministère dénombrait 2 333 répondants, dont probablement beaucoup de Champenois. Bien que cette consultation soit obligatoire, leur avis ne sera pas nécessairement pris en compte.
Non-sens du projet
Les Champenois ont profité de l'occasion pour dénoncer une nouvelle fois le non-sens du projet, car deux techniques qui limitent l'érosion des sols sont menacées : l'apport d'écorces – interdit dans le projet d'arrêté – et l'enherbement, difficile à maintenir sans apport d'azote. La consultation est close depuis le 10 septembre. Conformément à une promesse qu'il a faite en juin à des parlementaires, le ministre de l'Agriculture doit lancer une expertise sur le sujet. Prenant les devants, la Cnaoc a rencontré son cabinet début septembre. Elle propose de réfléchir au type d'apport et de mieux raisonner l'apport azoté sous forme liquide. Le temps presse, car l'entrée en vigueur du texte est prévue pour le 31 août 2014 au plus tard.