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VIGNE

Bineuse Kress : Efficace à grande vitesse

MARTIN CAILLON - La vigne - n°256 - septembre 2013 - page 34

Utilisée en maraîchage, la bineuse intercep à doigts de Kress est adoptée depuis peu par quelques viticulteurs. L'outil, vu au travail dans la Marne, est rapide et efficace. Mais il ne faut pas attendre que les herbes soient hautes pour intervenir.
Philippe Robert entretient ses vignes étroites sous le rang avec des bineuses Kress. L'outil convient pour une reprise de travail au printemps après le débuttage, voire pour une première intervention sur des sols meubles.

Philippe Robert entretient ses vignes étroites sous le rang avec des bineuses Kress. L'outil convient pour une reprise de travail au printemps après le débuttage, voire pour une première intervention sur des sols meubles.

La désherbineuse intercep Kress comporte vingt doigts en plastique souples disposés horizontalement et douze dents métalliques inclinées vers le bas et mesurant 6 cm de hauteur. Elle est mue par l'avancement du tracteur. Le modèle vignes étroites mesure 500 mm de diamètre. PHOTOS M. CAILLON

La désherbineuse intercep Kress comporte vingt doigts en plastique souples disposés horizontalement et douze dents métalliques inclinées vers le bas et mesurant 6 cm de hauteur. Elle est mue par l'avancement du tracteur. Le modèle vignes étroites mesure 500 mm de diamètre. PHOTOS M. CAILLON

Le travail dans les herbes hautes (à gauche) est à première vue peu convaincant. La végétation semble être restée en place après le passage de l'outil. Mais en écartant les qu'elles sont nettement déracinées (à droite).

Le travail dans les herbes hautes (à gauche) est à première vue peu convaincant. La végétation semble être restée en place après le passage de l'outil. Mais en écartant les qu'elles sont nettement déracinées (à droite).

Le travail dans les herbes hautes (à gauche) est à première vue peu convaincant. La végétation semble être restée en place après le passage de l'outil. Mais en écartant les qu'elles sont nettement déracinées (à droite).

Le travail dans les herbes hautes (à gauche) est à première vue peu convaincant. La végétation semble être restée en place après le passage de l'outil. Mais en écartant les qu'elles sont nettement déracinées (à droite).

« Je cherche un outil d'entretien du sol rapide, facile à utiliser et économique », nous confiait en juin Philippe Robert, viticulteur à Monthelon (Marne). Ce jour-là, après la démonstration de sa releveuse double rang montée sur un chenillard enjambeur (voir « La Vigne » n°255, p. 33), il nous avait montré son nouvel intercep Kress. Ce satellite d'entretien du sol à doigts et à dents, en forme d'étoile, est plus connu des maraîchers que des viticulteurs. « Nous en testons une paire depuis quelques jours. Les résultats sont assez concluants », ajoutait-il. Malheureusement, les sols étant trop humides, nous n'avions pu voir l'outil au travail.

Lors de notre seconde visite un mois plus tard, le 23 juillet, nous sommes plus chanceux. Le sol est ressuyé. Philippe Robert est au volant d'un Bobard sans cabine. L'enjambeur est maintenant équipé de trois paires de bineuses. Deux sont fixées sur les portes-outils entre les roues, la troisième dans l'axe du tracteur sous l'enjambeur. Des tondeuses sont installées devant les bineuses. Le montage permet de biner sous le rang et de tondre l'interligne sur trois rangs en un seul passage.

Travailler au plus près des pieds. Conçus par l'entreprise allemande Kress, les satellites comportent chacun vingt doigts en plastique souple et douze dents métalliques. Ils ne sont pas animés hydrauliquement mais tournent sur eux-mêmes grâce à l'avancement du tracteur, comme Ecocep, l'intercep en forme de pétale de CGC Agri.

Mais à la différence de ce dernier, monté sur parallélogramme, les bineuses Kress ne s'effacent pas devant le cep. L'opérateur les a réglées manuellement sur les porte-outils afin que les dents travaillent au plus près des pieds et que les doigts plus longs que les dents, épousent les ceps en douceur sans les abîmer. Il les a aussi inclinées latéralement de 15 degrés. « Il suffit de remuer la terre sur 2 ou 3 cm de profondeur pour arracher les herbes », explique Philippe Robert en entrant dans le rang. C'est parti. Le tracteur avance entre 3 et 4 km/h. Les bineuses pénètrent sans résistance sur 3 à 4 cm de profondeur. Elles évoluent dans une parcelle de chardonnay âgé de dix ans plantée à un mètre de largeur. Le sol n'a pas été travaillé cette année. La terre reste malgré tout meuble sous la ligne des souches. Les herbes, en particulier le liseron, ont profité d'un printemps pluvieux pour conquérir le sol.

En tournant, les dents et la pointe des doigts en plastique déracinent nettement les herbes sur une bande de 20 cm environ de chaque côté des rangs. Mais leur rotation, assez lente, déplace peu la terre. « L'idéal serait de rouler entre 6 et 7 km/h, précise Philippe Robert. Mais à cette vitesse, les tondeuses ne suivent plus la cadence. »

Dans le rang suivant, le viticulteur fait l'essai. Il relève les tondeuses et accélère à un peu plus de 5 km/h. À cette vitesse, les bineuses arrachent les herbes avec la même efficacité, tout en remuant plus énergiquement la terre.

Nettoyage fréquent. Même résultat un peu plus loin dans une autre vigne de trois ans. Toujours à la même vitesse, les doigts nettoient le pourtour des jeunes plants sans les blesser. Pour cela, le chauffeur doit rester bien en ligne tout en surveillant le travail des six bineuses.

Pas simple, car les dents ne se contentent pas d'arracher les herbes. Elles les retiennent, obligeant le chauffeur à descendre régulièrement pour nettoyer les bineuses. En cause, les pluies qui ont retardé l'intervention. « Il est préférable de passer l'outil régulièrement, dès que la végétation mesure 3 ou 4 cm », conseille le viticulteur.

Philippe Robert est malgré tout satisfait de son nouvel intercep. Cette saison, il a réalisé un passage sur une douzaine d'hectares. « J'avance plus vite qu'avec mes lames Belhomme. Et il y a moins d'usure », constatet-il. Il pense néanmoins remplacer ses tondeuses par des rouleaux de type Rolofaca pour avancer encore plus vite. Ces derniers, moins encombrants, permettront aussi de modifier le montage des satellites qui s'engrènent légèrement, faute de place. En les décalant l'un devant l'autre, leurs dents ne frotteront plus l'une contre l'autre.

Deux dimensions et trois couleurs

La société allemande Kress propose trois niveaux de rigidité pour les doigts de ses bineuses, déclinés en trois couleurs. Les rouges, les plus rigides, conviennent aux sols argileux et durs. Les jaunes, intermédiaires, sont adaptés aux terrains meubles et sablonneux et les noirs aux sols les plus souples.

Deux diamètres de satellites, de 500 et 700 mm, sont disponibles pour la vigne. Compter 1 800 euros HT la paire. La bineuse Kress est distribuée en France par l'Atelier du Val de Saône, à Auxonne (Côte-d'Or). Contact : 03 80 37 42 24.

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