À Givry, en Saône-et-Loire, le domaine de Laurent Mouton (douze hectares) vend 50 000 à 60 000 bouteilles par an. La famille produit des vins sous ce nom depuis quatre générations. En 2007, Laurent Mouton fait apparaître sur ses étiquettes un logotype illustré d'un mouton. Tout va bien jusqu'au 29 avril 2013. Ce jour-là, il reçoit une mise en demeure de Baron Philippe de Rothschild, propriétaire du château Mouton Rothschild et de la marque Mouton Cadet. L'avocate de la société écrit « l'élément distinctif de la marque que vous utilisez est le terme "Mouton". Cette reproduction non autorisée est constitutive de la contrefaçon des marques antérieures des sociétés Rothschild ». Pour calmer l'affaire, domaine Mouton devient domaine L. Mouton. Mais le 6 mai, Laurent Mouton reçoit une assignation devant le tribunal de grande instance de Bordeaux (Gironde). Cette fois, la SA Baron Philippe de Rothschild lui réclame 410 000 euros de dommages et intérêts pour usurpation et parasitisme de noms de marque. Contacté par « La Vigne », le service communication de la société ne fait « pas de commentaires ». « Ils auraient pu m'appeler pour en discuter avant d'envoyer des courriers, peste Laurent Mouton. Et je ne vois pas pourquoi je dois justifier de mon patronyme et changer ma marque. Je ne suis pas un usurpateur. »