C'est un coup dur pour la viticulture languedocienne. La faillite de la SDVA, société de négoce créée par Frédéric Roger et basée à Lézignan-Corbières (Aude), entraîne dans sa déroute une quinzaine de caves coopératives et trente-cinq vignerons indépendants, dont certains lui livraient jusqu'à 70 % de leur récolte. L'espoir est mince pour tous ces fournisseurs de récupérer leur dû, les vignerons n'étant que des créanciers secondaires derrière les douze salariés, le fisc et les banques.
Une réunion a été organisée le 12 mai dernier à Narbonne, sous l'égide du Syndicat des vignerons de l'Aude et des fédérations des caves coopératives et des vignerons indépendants.
« Nous avons incité les vignerons et les coopératives concernés à se regrouper pour organiser une défense collective plutôt que de partir en ordre dispersé », indique Jean-Marie Fabre, président de la Fédération des vignerons indépendants de l'Aude. Une quinzaine de vignerons indépendants, qui avaient déjà pris contact avec un avocat conseil, ont décidé pour l'instant de poursuivre leur démarche en parallèle.
Le 6 juin, les syndicats devaient rencontrer le préfet pour faire le point sur l'accompagnement des viticulteurs lésés : allégement de charges et d'impôts, report d'emprunt, aide sociale, etc.
Du côté de l'entreprise, les actionnaires se renvoient la responsabilité par voie de presse. « C'est la cave d'Ouveillan-Narbonne qui m'a tué », déclare Frédéric Roger dans un article de « L'Indépendant ». « Tout ce qui avait été mis en avant par Frédéric Roger concernant la rentabilité de son entreprise était faux », lui rétorque, dans le même article, Francis Taillade, président de la cave d'Ouveillan-Narbonne, actionnaire à 40 % de la SDVA. Une bien triste affaire.