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DOSSIER - Œnotourisme : fini l'amateurisme

Masterchef au château Ambe Tour Pourret

La vigne - n°266 - juillet 2014 - page 20

À Saint-Emilion, Françoise Lannoye a lancé des cours de cuisine. Les retombées sont déjà palpables.
DOUZE POSTE DE CUISINE ont été aménagés pour accueillir les cours, lesquels se tiennent sous l'oeil attentif d'un chef.

DOUZE POSTE DE CUISINE ont été aménagés pour accueillir les cours, lesquels se tiennent sous l'oeil attentif d'un chef.

Lorsque Françoise Lannoye rachète le château Ambe Tour Pourret en 2007, l'oenotourisme s'impose comme une évidence. La propriété est dotée d'une magnifique bâtisse avec un petit vignoble de 5 ha devant le château, en appellation Saint-Émilion grand cru. Elle est idéalement située sur un axe très passager, à l'entrée de la ville de Saint-Émilion (Gironde).

Après avoir aménagé une salle de dégustation, la nouvelle propriétaire commence par proposer des formules classiques de visite et de dégustation. Exerçant précédemment dans l'immobilier d'entreprise, la néovigneronne n'a aucun état d'âme à facturer ses prestations oenotouristiques. « Dans les pays du Nouveau Monde, la question ne se pose même pas, affirme-t-elle. Toutes les visites sont payantes. En France, cela reste timide. Pourtant, ça ne choque personne. Dans l'esprit des visiteurs, il n'est pas anormal de payer pour une prestation de qualité. »

Pour accroître la fréquentation, Françoise Lannoye a lancé l'an dernier des cours de cuisine au château. « L'alliance mets et vin est un bon moyen pour parler des vins de Bordeaux », explique-t-elle. Elle a donc fait aménager une grande cuisine avec douze postes de cuisson individuels où les visiteurs, guidés par un chef, réalisent des petits plats. Ils les dégustent ensuite au château, bien sûr accompagnés des vins de la propriété.

Pour toucher une clientèle plus locale, le château propose également des cours de technique culinaire de deux heures en soirée. « C'est une activité qui doit se rentabiliser sur le prix de la prestation, car elle ne débouche pas forcément sur des ventes de vin », indique Françoise Lannoye. Environ 150 personnes ont suivi ces cours la première année. « Nous n'avons pas toujours fait le plein, mais c'est une nouvelle offre, il faut qu'elle se rôde », commente la propriétaire.

Aujourd'hui, la facturation des prestations oenotouristiques ne couvre pas la totalité des frais engagés. Le château emploie une personne à temps complet et une personne et demie pendant six mois.

« En 2013, nous avons accueilli 3 000 personnes pour nos visites dégustations. Nos ventes directes de vin ont progressé de 30 % par rapport à 2012, observe Françoise Lannoye. Nous progressons chaque année, mais nous ne sommes pas encore en rythme de croisière. Cette démarche nous a cependant aidés à nous faire connaître. Nous avons plus de contact avec les négociants bordelais qui s'intéressent à nos vins. Nos importateurs y sont sensibles. Ils en parlent à leurs clients. C'est difficilement quantifiable, mais nous pouvons considérer une partie de ces dépenses comme un investissement en communication. »

Le château vend 80 % de sa production en bouteilles à des prix compris entre 8 et 20 euros le col au caveau.

Les prestations

- Visite audioguidée avec dégustation (30 minutes), 5 euros.

- Dégustation : quatre verres de vin au choix, 10 euros par personne.

- Tour et dégustation privés : visite guidée suivie d'une dégustation de quatre vins accompagnés d'un accord mets vins autour du fromage ou du chocolat, 15 euros par participant (une heure).

- Je cuisine au château. Cours du soir : les mardis, 38 euros par participant. Cours sur réservation suivi d'un déjeuner au château avec accord mets et vins de la propriété, quatre personnes minimum, 78 euros par personne.

Cet article fait partie du dossier Œnotourisme : fini l'amateurisme

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